Bilan

Les entreprises font de l'oeil aux anthropologues

Si vous faites partie de ceux pour qui l’anthropologie est indissociable de l’étude de sociétés lointaines et exotiques, il est grand temps de vous débarrasser de ce cliché: à l’heure actuelle, les recherches des anthropologues portent de plus en plus souvent sur notre propre société. Tissu entrepreneurial inclus.

«Cela va dans les deux sens: les entreprises s’intéressent de plus en plus aux anthropologues» et le monde de l’entreprise est un débouché qui intéresse de plus en plus les jeunes anthropologues, relève sur les ondes de la RTS Ellen Hertz, professeure à l’Institut d’ethnologie de l’Université de Neuchâtel. La spécialiste constate que le nombre d’anthropologues mandatés par des entreprises va croissant.

Pourquoi les sociétés suisses s’offrent-elles les services d’anthropologues, alors qu’elles disposent souvent de généreux effectifs affectés au marketing? «Je pense que ce que l’anthropologie amène par rapport aux études marketing, c’est une vision plus complexe de la coordination des divers éléments» inhérents à l’entreprise, commente Ellen Hertz. Et de rappeler par exemple que l’ouvrier s’intègre dans un réseau sophistiqué de relations, que ce soit au sein de son équipe ou avec la hiérarchie.

La spécialiste constate néanmoins que le marketing a beaucoup évolué, puisant notamment dans la littérature et les outils propre aux sciences sociales. «J’ai actuellement plusieurs étudiants qui travaillent pour Swisscom.»

Pas forcément une rentabilité à court terme

Si les entreprises ont beaucoup à retirer d’un coup de pouce anthropologique, elles doivent être conscientes «qu’on ne vise pas nécessairement une rentabilité à court terme». Il s’agit plutôt de se pencher sur le sens des objets et des activités liés à la société en question.

Les mandataires ne doivent par ailleurs pas oublier que le travail de l’anthropologue ne consiste pas à faire la promotion de l’entreprise - donc à la présenter sous le meilleur jour possible dans son rapport - mais à «amener un regard neuf empirique sur la réalité, avec les outils» dont il dispose. Ellen Hertz souligne notamment que ses confrères sont «tout aussi intéressés aux questions de conflits qu’à celles de collaborations».

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Texte: hrtoday.ch
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