06.11.2018

Chômeurs âgés: prestations complémentaires au lieu d'aide sociale

Les chômeurs âgés devraient bénéficier de prestations complémentaires plutôt que de l'aide sociale. C'est l'avis de la Conférence suisse des institutions d'action sociale (CSIAS), qui a présenté deux études en ce sens à Berne.

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(ats) Cette solution serait rapide à mettre en oeuvre et financièrement supportable. Chez les plus de 55 ans, seule une personne sur sept retrouve un emploi qui lui permet de vivre. Et le nombre de bénéficiaires de l'aide sociale dans cette tranche d'âge a connu une hausse de plus de 50% ces dernières années, argumente la CSIAS.

Pour éviter que les personnes concernées soient définitivement exclues du marché du travail et soient acculées à l'aide sociale, elles devraient pouvoir continuer d'émarger à l'assurance chômage pour retrouver un travail, même une fois qu'elles sont arrivées en fin de droit. Si cela ne donne rien, elles pourraient alors bénéficier de prestations complémentaires.

La CSIAS cible en priorité les personnes qui se retrouvent au chômage les dernières années avant la retraite afin qu'elles puissent être replacées par les offices régionaux de placement (ORP). Il ne s'agit pas d'une rente anticipée. Les prestations

complémentaires seraient octroyées moyennant conditions.

Seuls ceux qui restent inscrits auprès des ORP à des fins de placement et ceux qui ont travaillé de nombreuses années pourraient en bénéficier. "Avec cette solution, les personnes concernées seraient mieux traitées qu'aujourd'hui. Et elles seraient aussi protégées contre le risque de pauvreté, selon Felix Wolffers, co-président de la CSIAS.

25 millions de francs

La CSIAS a établi des projections sur le coût de cette mesure. Elle table sur quelque 4000 personnes de 57 à 62 ans arrivant en fin de droit par an. Il faudrait compter avec un surcoût net de 25 millions de francs pour les prestations complémentaires, selon une étude indépendante.

Les coûts annuels moyens pour la période de 2020 à 2029 ont été estimés à 298 millions de francs à la condition toutefois que les aides des ORP à la réinsertion et l'application de la préférence indigène apportent des résultats. Les dépenses pour l'aide sociale pourraient elles être réduites de 140 millions de francs. Le surcoût se situerait ainsi à 160 millions de francs.

Profitable aux cantons et communes

Ce système permettrait d'éviter de grosses pertes dans la prévoyance professionnelle pour les cotisants. Il en résulterait des économies de 133,8 millions de francs en prestations complémentaires pour l'AVS sur presque 21 ans. Ce système soulagerait surtout les cantons et les communes et entraînerait une charge notable pour la Confédération.

La CSIAS propose de modifier la loi en vigueur. Le nouveau système pour les plus de 55 ans ne profiterait qu'aux personnes domiciliées en Suisse et non aux ressortissants vivant dans l'Union européenne. Cette solution passerait par une modification de la loi sur les prestations complémentaires et non celle sur l'assurance chômage.