24.03.2017

La droite ne veut pas plus d'un congé parental que paternité

L'idée d'un congé parental n'a pas eu plus de succès que le congé paternité. Le National a enterré par 112 voix contre 71 une initiative parlementaire de Rosmarie Quadranti (PBD/ZH). Le peuple devrait avoir le dernier mot.

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(ats) Le texte exigeait un congé parental d'au plus 14 semaines en complément au congé maternité suivant l'accouchement. Les modalités de partage du temps entre les deux parents resteraient à définir, la durée totale ne pouvant excéder 28 mois.

Cela coûterait beaucoup trop cher, ont pointé Verena Herzog (UDC/TG) et Isabelle Moret (PLR/VD), suivies par la droite. Les assurances sociales sont déjà fortement mises à contribution; elles ne seraient pas en mesure de supporter des prestations supplémentaires s'élevant à environ 1,4 milliard de francs, ont-elles souligné.

"L'argument de l'égalité des sexes ne tient pas non plus", a poursuivi la Vaudoise. "Croire que ce congé réorganisera le rôle des parents est illusoire" quand l'on sait que seulement 10% des hommes travaillent à temps partiel aujourd'hui.

Les partisans du projet souhaitaient au contraire que les nouveaux parents bénéficient d'une aide afin de pouvoir concilier vie professionnelle et vie familiale. Les femmes ayant une bonne formation pourraient ainsi rester sur le marché du travail.

Initiative populaire

Le National avait déjà refusé un soutien général aux pères en avril 2016. Il avait enterré une proposition du PDC de congé paternité de deux semaines.

Le peuple sera vraisemblablement appelé à se prononcer sur une offre plus généreuse: une initiative populaire qui exige un congé paternité d'au moins quatre semaines a été lancée par les syndicats et des associations de la société civile. Ceux-ci ont jusqu'au 24 novembre pour récolter les 100'000 signatures nécessaires.

Aucun droit au congé paternité n'existe en Suisse. A la naissance de son enfant, le père peut éventuellement prendre un jour de "congé usuel". La situation varie beaucoup selon les entreprises, les plus généreuses offrant jusqu'à trois semaines. Dans l'administration fédérale, les nouveaux pères bénéficient de cinq jours, et entre trois et cinq jours au niveau cantonal.