20.06.2017

Le taux d'activité des femmes dans le monde inférieur à 50%

L'écart entre les femmes et les hommes dans l'accès au travail reste important. Moins de 50% des premières sont actives, alors que trois quarts des seconds le sont, révèle un rapport de l'OIT publié à Genève.

Image
Policière.JPG

(ats) Dans certains pays, le différentiel diminue, fait remarquer le document "Emplois et questions sociales dans le monde". Ce resserrement n'est pas lié à un meilleur accès des femmes à l'emploi, mais à une baisse du taux d'activité plus forte chez les hommes, ajoute l'Organisation internationale du travail (OIT).

Même des avancées modérées "apporteraient des bénéfices considérables", a estimé devant la presse sa directrice générale ajointe. Les écarts restent "largement répandus".

Les femmes des pays émergents sont particulièrement touchées. Leur taux d'activité est inférieur de 31 points de pourcentage à celui des hommes. Dans les pays développés, le décalage s'élève à plus de 16 points. Il n'est que de 12 points dans les pays en développement.

Par régions, l'écart atteint plus de 50 points de pourcentage dans les Etats arabes, dans le nord de l'Afrique et en Asie du Sud. Les femmes sont moins de 30% à travailler dans ces zones.

0,7 point de chômage en plus

D'ici 2021, l'écart devrait se réduire dans six régions seulement. Le directeur général de l'OIT a lancé en 2013 l'Initiative du centenaire sur les femmes au travail pour le réduire.

Dans le monde, le taux de chômage des femmes dépasse 6%, supérieur de 0,7 point à celui des hommes. Il ne devrait pas être modifié avant 2021. Le différentiel a augmenté dans les pays émergents mais diminué dans les autres Etats.

Près de 15% des femmes actives sont des travailleurs indépendants dans un établissement géré par un proche. Cette part atteint même plus d'un tiers dans les pays en développement.

Les femmes travaillent davantage que les hommes, notamment parce qu'elles accomplissent des tâches domestiques non rémunérées ou des soins. En revanche, la situation est inverse dans le travail rémunéré parce qu'elles privilégient le temps partiel ou ne se voient pas offrir une activité plus importante. Au total, 70% des femmes préféreraient occuper un emploi rémunéré, mais sont affectées par les contraintes sociales et économiques.

Engagement du G20

Le temps partiel subi peut concerner 40 à 50% des femmes dans les pays en développement, plus de 8% dans l'UE. Les femmes sont surtout actives dans l'éducation, la santé et le travail social ou le commerce de détail.

Les Etats du G20 se sont engagés il y a trois ans à réduire l'écart du taux d'activité entre hommes et femmes de 25% d'ici 2025. Ce scénario étendrait de 189 millions le nombre d'emplois dans le monde ou 5,3%. Et le PIB s'étendrait de 5800 milliards de dollars (environ 5600 milliards de francs) ou de 3,9%. Les recettes fiscales s'apprécieraient elles de 1500 milliards de dollars.

L'OIT recommande d'établir dans la loi l'égalité de rémunération à valeur égale et de garantir un accès équitable à l'éducation. Elle demande aussi de soutenir une représentation des femmes dans les postes importants ou encore de sanctionner le harcèlement au travail. Elle appelle encore à adopter de meilleures politiques pour l'équilibre entre travail et famille, protéger des emplois de qualité dans les soins à la personne ou aussi formaliser les emplois de l'économie informelle.