Management

Le leadership par l'absence, un vrai fléau

Il ne triche pas, ne profère pas d’insultes, ni ne tyrannise ses collaborateurs. Et pourtant, il est l’un des chefs les plus destructeurs, car il ne fait rien. En effet, le leadership par le laissez-faire peut causer une importante perte de productivité dans les entreprises, comme le montrent des études.

Par leader absent, on entend des responsables qui sont là physiquement, mais ne donnent à leurs équipes aucune directive réelle, rappelle la société Hogan Assessments dans une analyse. Etant donné qu’elles ne causent pas de problèmes, la destruction que peuvent engendrer ces personnes passe souvent inaperçue, du moins dans un premier temps.

Dans le même ordre d’idée, ces managers ne commettant pas d’actes considérés comme fautifs, ils ne font pas l’objet de mesures punitives. Les effets négatifs qu’ils peuvent avoir sur leurs subordonnés, voire sur l’entreprises entière, s’accumulent donc au fil du temps et deviennent de plus en plus difficiles à traiter.

Manque de feedbacks

Selon les spécialistes de Hogan Assessments, l’un des indicateurs les plus forts du leadership par l’absence est le faible engagement des membres de l’équipe. Si les salariés paraissent insatisfaits mais qu’on ne parvient pas à mettre le doigt sur des soucis de management, «il est probable que le problème est l’absentéisme». Les participants à une enquête menée en 2015 sur cette thématique se sont plaints du manque de reconnaissance ou de feedbacks constructifs, de l’ambiguïté des attentes de leur direction, ainsi que du peu de temps consacré par leur chef aux réunions avec ses subordonnés.

L’étude Workforce view in Europe 2018 le montre: 31% des salariés européens ont des difficultés à être productifs au travail. Principale cause de ce manque de productivité? Le mauvais management. Quant au coût de ce fléau, il est estimé à entre 16 et 22% de perte de profit pour les entreprises.

Identifier les vrais managers

Hogan Assessments constate que plusieurs raisons expliquent la large présence des leaders absents dans le tissu entrepreneurial. La difficulté qu’ont les sociétés à identifier les bons managers est la cause numéro un. En effet, des employés sont souvent promus au rang de chef pour la simple raison qu’ils ne causent pas de problèmes et sont appréciés par leurs collègues. Par ailleurs, la culture d’entreprise met encore trop peu souvent l’accent sur l’importance du feedback.

Cité dans l’analyse, le patron de Hogan Assessments, Scott Gregory, regrette que si peu d’entreprises «identifient et gèrent systématiquement les leaders absents», alors même que leurs effets néfastes sur les employés sont «bien connus». Et donner non seulement l’exemple d’une baisse de satisfaction et de productivité, mais aussi du stress, voire des burn-outs.

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Texte: hrtoday.ch
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