swissstaffing

Le grand plaidoyer pour un marché du travail plus flexible

L’Union des services de l’emploi swissstaffing publie quelques premiers résultats d’une nouvelle étude sur le travail temporaire. Ces chiffres sont aussi une contre-offensive aux attaques récentes de l’Union syndicale suisse. Car ils prouvent que les emplois temporaires ont des effets positifs à court et à long terme.

Innovations technologiques, globalisation économique et pression sur le marché du travail sont aujourd’hui une réalité. On ne peut fermer les yeux sur ce phénomène, comme le font certains milieux, dont l’USS. En même temps, la situation est devenue plus difficile pour nombre de groupes de travailleurs. Une solution très prometteuse pour la prise en compte simultanée des besoins des firmes et des travailleurs réside dans le concept Flexicurity, qui s’entend comme un équilibre entre la flexibilité sur le marché du travail et la sécurité de l’emploi.

Il est explicitement reconnu à l’échelon européen, comme l’a relevé le récent rapport du groupe de travail de Lisbonne1 (voir la «Brochure Flexicurity» publiée par swissstaffing en collaboration avec l’association faîtière européenne eurociett), que les sociétés de travail temporaire fournissent une contribution essentielle à la Flexicurity. Ceci est par ailleurs documenté par les résultats d’une nouvelle étude de l’Union de la branche swissstaffing («Fact-Sheet Travail temporaire en Suisse»).

Dans un monde du travail marqué par la flexibilisation et la fébrilité, il est important pour les travailleurs de rester dans le coup et de maintenir à jour leur employabilité, par exemple par un engagement temporaire. Exercer une activité professionnelle (sous quelque forme que ce soit) augmente les chances de réinsertion sur le marché de l’emploi. De longues périodes d’inactivité comportent par contre un grand danger. C’est ce que prouve également une évaluation des Offices régionaux de placement (ORP) récemment publiée2.
Il est incontestable qu’une certaine insécurité des perspectives d’emploi est liée au travail temporaire. Mais cette insécurité touche aussi d’autres formes d’activité professionnelle et est l’expression de la mutation du monde du travail. La forme dite de «l’emploi de toute une vie» a tendance à perdre son intérêt. Au contraire, les travailleurs traversent aujourd’hui diverses phases d’emploi.

L’effet de transition du travail temporaire

Le travail temporaire peut représenter une telle phase d’emploi et aplanir de surcroît le chemin menant à la prochaine étape: tout juste 50% des travailleurs temporaires qui sont à la recherche d’un emploi régulier au terme d’un travail intérimaire en trouvent un dans le délai d’une année. Quelques autres 10% ont trouvé après un an un engagement de durée déterminée. 

Les temporaires qui étaient chômeurs auparavant ont pratiquement les mêmes chances de décrocher un emploi régulier que les autres employés temporaires. 70% des anciens chômeurs, au bas mot, ne retombent pas au chômage dans le délai d’une année. Pour eux, le travail intérimaire constitue un pont important les menant au marché du travail. Chez les jeunes ayant achevé leur apprentissage, les chances de trouver un emploi régulier sont supérieures à la moyenne. L’effet de transition du travail temporaire est spécialement marqué dans leur cas (graphique 1). Les ressortissants de pays étrangers et les personnes dotées d’un bas niveau de formation (sans formation professionnelle) ont, en comparaison des autres travailleurs temporaires, une chance inférieure à la moyenne de trouver un emploi régulier. Mais eux aussi trouvent, après un emploi temporaire et dans près de 30 à 40% des cas, l’emploi régulier souhaité.

Le travail intérimaire déploie son effet de transition à long terme aussi. Ainsi, deux tiers des temporaires interrogés, qui travaillaient il y a deux ans en tant qu’intérimaires et qui ont trouvé un emploi régulier au terme du job temporaire, sont aujourd’hui encore titulaires d’un emploi régulier. Sur les 30% qui ont interrompu dans l’intervalle l’emploi régulier, près d’un tiers l’ont fait de leur propre volonté.

La branche intérimaire offre donc non seulement des possibilités de travail. Les expériences et contacts acquis durant l’engagement temporaire aident nombre d’entre eux à trouver, à long terme aussi, un emploi régulier sur le marché du travail.

Critique injustifiée de l’USS envers le travail temporaire

Selon l’USS, ce sont surtout les entreprises qui trouvent réponse à leurs besoins sur le marché du travail temporaire. Une enquête de swissstaffing effectuée auprès d’environ 1000 intérimaires prouve cependant le contraire: pour tout juste 40% des travailleurs temporaires interrogés, la forme du travail intérimaire n’est pas une solution acceptée faute de mieux. Ils travaillent de leur plein gré à titre temporaire et non pas parce qu’ils n’ont pas trouvé un autre emploi. Pour la part restante des travailleurs temporaires, l’augmentation des chances de trouver un emploi régulier passe au premier plan – un souhait que cette forme de travail satisfait souvent, comme les résultats le montrent.

L’USS prétend en outre que le travail intérimaire est généralement compris comme un état transitoire. Mais c’est précisément bien cela qu’il doit être. Le travail temporaire, entendu comme une brève phase de la vie, aide souvent à trouver un emploi régulier sur le marché du travail. La diversité des engagements est justement ressentie fréquemment comme un enrichissement par les intérimaires.

Les résultats réfutent la présomption de l’USS qui parle de «cercle vicieux forcé du travail temporaire». Environ 85% des travailleurs yintérimaires ont de nouveau quitté la branche temporaire après un an déjà – une grande part d’entre eux en possession du poste souhaité. Par ailleurs, certains optent à plusieurs reprises pour un engagement temporaire précisément en raison de son caractère flexible et un meilleur équilibre est atteint entre vie professionnelle et privée. 

 

commenter 0 commentaires HR Cosmos
Texte:
Plus d'articles de