Comment la neuro-architecture dynamise les espaces de travail
Il est estimé qu'en moyenne, nous passons 90% de notre temps à l'intérieur. Soigner l'aménagement et l'atmosphère des espaces de travail relève alors de la priorité car l'environnement dans lequel on évolue a un impact direct sur l'humeur, le bien-être, la motivation et la productivité des collaborateurs.
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La neuro-architecture représente le mariage de la neuroscience, de la psychologie et de l’architecture, dans l’analyse du comportement humain. Son objectif est d’évaluer comment l’environnement physique, en interférant avec l’activité cérébrale, peut avoir un impact sur la santé physique et émotionnelle. Notion déjà bien répandue à l’étranger, elle reste à ce jour encore peu connue en Suisse, alors que son potentiel est immense, notamment en raison des hivers longs et sombres. Dans leurs réflexions, les architectes devraient pouvoir s’appuyer sur ces précieux éléments de la neuroscience afin que les environnements de travail puissent stimuler le cerveau et déclencher des émotions et des comportements propices au travail. Voici quelques pistes concrètes de la neuro-architecture appliquée au monde du travail.
L’importance de l’éclairage
Partant du fait que la lumière du soleil favorise la production de vitamine D et la libération de mélatonine, la neuro-architecture cherche à valoriser la lumière naturelle dans les bureaux en proposant, par exemple, des puits de lumière, des ouvertures horizontales ou verticales dans les murs ou encore la disposition des bureaux près des fenêtres. L’éclairage artificiel se positionne alors comme complémentaire. Les lampes «froides» blanches traditionnelles sont par exemple utilisées dans les salles de réunion pour favoriser la concentration. Quant aux lampes chaudes, aux tons jaunâtres, elles transmettent au cerveau un sentiment de tranquillité et de chaleur, idéales pour une salle d’attente par exemple.
Le choix des couleurs
Les tons pastel ou clairs aident à transmettre la tranquillité et le calme, et permettent d’amplifier la surface des environnements. Toutefois, utilisées avec excès, elles provoquent une sensation de monotonie et de froideur. Les tons vibrants, comme le rose vif, le jaune chatoyant et le vert intense, sont généralement liées à la créativité et au dynamisme, et s’utilisent toutefois avec parcimonie. Enfin, les tons foncés qui expriment le sérieux, conviennent davantage aux très grands espaces plutôt qu’aux petits, qui provoqueraient rapidement un sentiment d’oppression.
En connexion avec la nature
Le design biophilique, partie intégrante de la neuro-architecture, vise à améliorer la qualité et la circulation de l’air et le rythme cardiaque. Intégrer des plantes d’intérieur et des motifs naturels améliore l’expérience multisensorielle et stimule la connexion visuelle. Les matériaux naturels, la présence d’eau et la lumière naturelle représentent, entre autres, des tendances du design biophilique. Ces éléments peuvent prendre la forme de vases suspendus, de jardins verticaux, de mini-plantes, entre autres.
Interaction entre collaborateurs et respect de la vie privée
Le concept de neuro-architecture prend en compte autant la création d’environnements collaboratifs qu’individuels. Pour respecter la vie privée de chaque collaborateur, les bureaux ouverts devraient proposer des espaces calmes, voire fermés, pour les réunions virtuelles, les appels, les conférences, la lecture et les appels privés.
En matière de fond sonore, la nature de l’activité de l’entreprise donnera le ton. Dans un bureau, où les tâches exigent une importante concentration, le confort auditif et la tranquillité sont de mise. Selon les recommandations, le niveau de décibels, correspondant aux bruits et à l’ambiance sonore des appareils, doit se situer entre 60 et 65 décibels, pour éviter l’apparition de changements d’humeur soudains ou une baisse de productivité.
Compte tenu de l’impact de l’environnement sur le cerveau, la planification d’un espace de travail sur la base de la neuro-architecture représente un investissement bénéfique sur le long terme. Bien au-delà de l’aspect esthétique, la productivité des collaborateurs est stimulée et la qualité de vie renforce la fidélisation à l’entreprise.