Métaphore musicale

Crin de cheval et boyau de chèvre pour mieux coopérer

C’est l’histoire d’un quatuor qui propose des interventions en entreprise depuis plus de vingt ans. Ou comment des virtuoses jouant avec d’ancestraux instruments à base de crin de cheval et de boyaux de chèvre inspirent des managers à mieux collaborer.

Ne dit-on pas que la musique adoucit les mœurs? En fait, elle peut faire beaucoup plus que cela, comme donner à une entreprise la possibilité de s’inspirer de l’exemple d’un ensemble musical pour apprendre à collaborer de façon harmonieuse. C’est du moins l’ambition de notre quatuor à cordes Annesci. 
 
Nous autres les musiciens de haut niveau sommes confrontés depuis des siècles aux mêmes défis que les leaders d’entreprise: engagement, confiance, respect de la ligne de conduite, gestion des egos, résistance au changement, intégration d’un nouveau membre, etc. Notre quatuor peut être vu comme un microcosme de l’entreprise, un laboratoire d’expérimentation dans lequel les niveaux d’exigences sont toujours très élevés. En effet, le monde de la musique et celui de l’entreprise ont en commun d’être des activités organisées, avec l’homme au centre. Nous tirons profit de ce parallélisme et proposons la métaphore musicale de notre quatuor à cordes en tant que moyen de découverte des mécanismes du travail d’équipe, du leadership et de la quête de l’excellence. Lors de nos interventions, chaque auditeur-spectateur peut découvrir par lui-même des analogies entre ces deux mondes et les transposer dans son univers professionnel, c’est-à-dire se les approprier.
 

La métaphore du quatuor pour inspirer les managers


Mais qu’est-ce qu’un quatuor à cordes? C’est un ensemble composé de deux violons, d’un alto et d’un violoncelle. Soit quatre individualités présentant chacune sa sensibilité spécifique dans la maîtrise des instruments fabriqués depuis des temps ancestraux avec du crin de cheval (pour les archets) et du boyau de chèvre (les cordes). Le défi est de parvenir à harmoniser ces diverses entités pour obtenir une unité musicale. Cela nécessite une haute technicité qui n’est pas sans rappeler la situation des responsables d’équipes en entreprise. Notre expérience ne pourrait-elle pas leur profiter? Nous pensons que oui. Car, pour jouer à un très haut niveau, il ne suffit pas d’être bons séparément, il faut encore arriver à l’être tous ensemble. En effet, un quatuor ne fonctionne bien que si toutes les capacités individuelles s’harmonisent et se stimulent; ce n’est pas le résultat d’une simple addition ou juxtaposition de talents. 
 
Nos interventions en entreprise, présentées sous le titre «Osons l’émotion en management», ont débuté il y a près de vingt ans. Elles ne s’apparentent pas à des cours: nous ne sommes pas là pour donner des leçons, mais plutôt pour partager ce que nous avons vécu près de trente ans d’expérience. Les modalités de ces interventions peuvent être très variées, elles dépendent des objectifs et des besoins des entreprises. En principe, la première étape consiste à discuter avec le public des moyens de passer d’un savoir-faire individuel à une performance collective. En effet, lorsque quatre musiciens hautement diplômés décident d’unir leurs talents pour jouer en quatuor, au début, c’est le chaos. Pourquoi une telle débâcle initiale alors que tous les ingrédients de la réussite sont réunis? Nous invitons donc les participants à nous aider à résoudre cette situation inextricable. Ils vont revisiter notre expérience et notre histoire. Nous allons reconstruire avec eux notre ensemble musical. Ils vont ainsi coopérer activement à la recherche de solutions. 
 
Notre ambition est, par une démonstration participative et non théorique, d’amener les participants à prendre conscience de leurs propres richesses et de celles des autres. Notre expérience nous a conduits à comprendre que le travail d’équipe ne constitue qu’une étape sur la voie de l’excellence. Poussée à l’excès, la solution collective présente le risque de réduire l’apport original de l’individu et de dissoudre ainsi la force des personnalités. 
 

Comment tout a commencé 

Notre histoire a commencé au Conservatoire Supérieur de Musique de Genève, il y a bientôt trente ans. Nous avions à peine vingt ans lorsque nous avons eu l’idée de monter un véritable orchestre de chambre, sans chef d’orchestre pour nous diriger. Une expérience d’équipe autogérée, en quelque sorte! De six au départ, nous nous sommes rapidement retrouvés à quinze.
 
C’était une expérience formidable, propice au fourmillement d’idées et à la création artistique. Cela nous a permis de cultiver notre débrouillardise et l’art de concilier la recherche d’idéal avec la dure réalité opérationnelle. Au fil du temps, les rangs se sont éclaircis et nous n’étions plus que quatre. La création d’un quatuor s’est imposée comme une évidence. Nous avons répété jusqu’à quinze heures par jour, travaillé notre condition physique comme des sportifs de haut niveau pour apprendre à prolonger nos efforts dans le temps et à bien récupérer. Au début, nous faisions de «simples» concerts en entreprises. Nous nous sommes produits devant les salariés de l’usine SOMFY de Cluses, par exemple.
 

Interventions sous plusieurs formats, selon la demande


Le concept «musique et management» a vu le jour avec les objectifs suivants: utiliser la métaphore quatuor à cordes comme vecteur de changement; amener les participants à prendre conscience de leurs propres richesses et de celles des autres; partager notre expérience avec des managers qui s’interrogent sur leur rôle de leader et leur manière de fonctionner; inciter les participants à oser prendre des risques dans leur champ d’action; proposer un événement nouveau et porteur de sens. Nos interventions se déclinent aujourd’hui en plusieurs formats, en fonction des demandes. Cela peut aller d’une intervention de deux heures, jusqu’à une journée complète de formation. La plupart de nos clients apprécient de conclure par la création collective d’une chanson. Les participants sont donc répartis en quatre ateliers encadrés par nos musiciens: paroliers, percussionnistes, basses et chœur. Tentés par l’aventure? Le Quatuor Annesci, qui réunit Hélène Dupont (premier violon), François Jacquet (deuxième violon), Léonardo Tokumitsu (alto) et Guillaume Quartenoud (violoncelle) sera présent au Salon RH de Genève le 30 septembre.
 

La recette du quatuor Annesci

  • Utiliser la métaphore du quatuor à cordes comme levier et vecteur de changement
  • Amener les participants à prendre conscience de ce qui fait leur richesse et celle de l’autre: le talent et les potentialités de chacun
  • Partager une expérience unique avec des managers qui s’interrogent, entre autres sur leur rôle de leader et sur leur manière de fonctionner (en transversalité et en verticalité)
  • Inciter les participants à prendre des risques pour oser introduire des changements dans leur champ d’action
  • Offrir un événement nouveau et porteur de sens

 

Vrai cours de leadership

Le quatuor Annesci n’est pas seul à proposer des interventions en entreprises basées sur la métaphore de l’expression musicale. A Lyon, le producteur Christophe Gillet propose des interventions intitulées «leadership et musique».
 
Son credo: cela fait plus de 15 000 ans que les musiciens explorent par la force des choses quelques-unes des questions fondamentales du leadership. Alors pourquoi ne pas en faire profiter les managers RH en leur expliquant comment font les musiciens?
 
Une salle de conférence, quelques tables, une brochette de participants assis en rond autour de Yves Henri et son piano Stainway, voilà le préambule. Le musicien commence par jouer une pièce courte de Liszt (trois à quatre minutes). Christophe Gailler aborde ensuite, en interaction avec son auditoire, quelques questions éminemment pratiques: pourquoi est-ce utile de développer plusieurs types de leadership? Comment réussir à s’adapter sans cesse aux attentes du public?
«Nous avons conçu un vrai cours de leadership appliqué», estime Christophe Gillet, de la société Pentacle France à Lyon. 
 

 

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Le quatuor Annesci: Guillaume Quartenoud, Hélène Meyrieux, Leonardo Tokumitsu, François Jacquet. Côté organisation, C. Mathiez et G. Livolsi sont responsables de la diffusion et la production, tandis que Florence Kressmann assure le poste de secrétaire-comptable. Plus d'informations ici.