Des conseils pour agir contre les maux de dos au bureau
Sylvie se plait énormément dans l'entreprise où elle travaille depuis près de 20 ans. Tout se passait très bien jusqu'en ce début d'année 2023, quand elle a commencé à enchaîner les arrêts maladie à cause de problèmes de dos. Elle en souffre beaucoup, mais l'entreprise également. Que faire?
Photo: Julien Tromeur / Unsplash
Sylvie, 48 ans, est secrétaire et connaît tout le monde dans l’entreprise. Elle a toujours un mot gentil et sait se montrer indispensable, elle qui a connaissance de chaque dossier. Alors quand du jour au lendemain, elle est en arrêt de travail à cause d’un mal de dos, cela laisse un vide et met l’entreprise en difficulté. Qui pour répondre au téléphone, envoyer rapidement un mail, appeler un client, mettre la main sur un document important, se souvenir des anciens dossiers? Personne. Alors Sylvie et son employeur cherchent des solutions.
Maux de dos: 100 millions de jours d’absence par an
Les statistiques de la Confédération sont sans appel: en Suisse, 18% des personnes exerçant une activité professionnelle souffrent de maux de dos liés à leur travail. Cela occasionne d’importants coûts pour les entreprises et l’économie sachant que chaque année, les maux de dos entraînent en Suisse plus de 100 millions de jours d’absence du travail. Pour l’entreprise de Sylvie comme beaucoup d’autres, cela représente un véritable problème qui est malheureusement de plus en plus fréquent. En cause, notre sédentarité croissante.
Rappelons-le, notre corps est adapté au mode de vie des chasseurs-cueilleurs. Dans ces temps reculés, nous étions actifs durant la majeure partie de la journée: s’alimenter, s’occuper des enfants, se déplacer, etc. Aujourd’hui, c’est tout l’inverse, on passe notre temps en position assise, que ce soit dans sa voiture, au travail ou sur le canapé. Or, notre corps n’est pas fait pour cela et il en souffre. Lui offrir davantage de mouvement est dès lors la clé du problème!
Approche individuelle et démarche collective
Agir efficacement nécessite une approche individuelle et donc un travail spécifique de la part de Sylvie, mais aussi de mettre en place une démarche collective de diminution des risques au sein de l’entreprise. Car Sylvie peut entreprendre tout ce qu’elle veut pour aller mieux, si à son retour sa situation professionnelle n’a pas changé, son problème va forcément revenir.
Pour ce faire, l’employeur se doit d’intervenir en trois étapes: premièrement, identifier la survenue d‘un accident ou d’une maladie professionnelle lié au mal de dos; deuxièmement, analyser les causes et donc les facteurs de risque; troisièmement, mettre en place des actions de prévention. Celles-ci peuvent être multiples, mais la plupart des entreprises tendent à se focaliser uniquement sur l’aménagement du poste de travail, certes important mais pas la seule option. Il est par exemple possible d’installer des équipements ou matériels d’aide – ceintures lombaires, exosquelettes, etc. La tâche peut aussi être modifiée en fonction du collaborateur et celui-ci peut également améliorer son mouvement en relation avec la tâche.
Un panel d’actions concrètes
Revenons à la situation de Sylvie. Son employeur commence par lui acheter un bureau qui se lève ainsi qu’une chaise plus adaptée pour qu’elle puisse parfaitement adapter la zone lombaire et ainsi reposer son dos. En outre, pour déplacer les dossiers entre le secrétariat et les archives, le patron fait l’acquisition d’un petit chariot pour lui éviter de les porter. Surtout, il lui offre du mouvement dans sa journée. En effet, il fait intervenir un·e professionnel·le du mouvement au travail pour montrer à Sylvie, mais aussi à ses collègues, comment rompre avec la position statique adéquatement et régulièrement dans la journée.
Mis en place d’abord pour Sylvie, ce panel d’actions bénéficiera finalement à tous les collaborateurs, qui verront leurs conditions de travail s’améliorer durablement. Cette démarche aura un impact direct sur la productivité et la performance globale en permettant de diminuer la désorganisation liée aux absences dues au mal de dos. Sans compter que toute démarche de ce type tend à favoriser un meilleur climat social et renforcer l’attractivité de l’entreprise.
Au final, Sylvie a repris son poste, enchantée de revoir ses collègues et de se rendre utile. Et jamais plus elle n’a été en arrêt de travail....