Claudio Foglini
Un site de vente en ligne, bien connu dans son pays, doit affronter une grosse crise. Un magazine spécialisé vient de publier une enquête dévastatrice pour son image. Les accusations sont lourdes. Après une en- quête visiblement très fouillée, le journaliste arrive à la conclusion que cette entreprise de commerce en ligne pratique de l’évasion fiscale tout en trompant ses clients sur les prix annoncés. L’astuce est en somme assez simple. Le site affiche des prix très bas, mais ne mentionne pas les frais annexes (administration et frais de port). Un objet dont le prix affiché est de 200 francs peut ainsi coûter en réalité plus de 350 francs à son acquéreur...
Il y a donc fraude, puisque le prix annoncé n’est pas celui effectivement facturé. Et il y a évasion fiscale, car ces coûts supplémentaires – sous forme de frais – ne sont pas déclarés au fisc. Le tout est étayé sur plusieurs pages dans un magazine spécialisé dans les sites de commerce en ligne. Cerise sur le gâteau, l’agence de défense des consommateurs locale décide de s’en mêler. Etat de crise donc.
L’entreprise commence par réfuter ces accusations. Elle décide ensuite de mandater un spécialiste en intelligence économique pour retracer l’origine de la fuite et démasquer celle ou celui qui est à l’origine de cette diffamation. L’enquête est difficile. Après plusieurs semaines de recherche, on doit se rendre à l’évidence que l’auteur de ces fuites ne sera jamais coincé tant les pistes sont multiples. Et de toute manière, même si le coupable aurait fini par se faire prendre, les accusations de fraude sont bien fondées.
Morale de l’histoire: l’autocritique est parfois la meilleure issue à une crise. L’entreprise savait que les révélations de ce magazine spécialisé étaient fondées. Au lieu de tirer sur le messager, elle aurait mieux fait de prendre toutes les mesures afin de corriger sa pratique et de pour- suivre ses affaires en respectant les lois et l’intégrité de ses clients.