Intelligence artificielle dans les RH: ce qui peut changer
Quand on parle d’intelligence artificielle, on pense immédiatement à des technologies futuristes et autonomes sur le plan intellectuel. La réalité est (heureusement) un peu plus pragmatique.
La protection des données est un travail de tous les instants, et tous les collaborateurs de l’entreprise doivent avoir un minimum de formation en la matière. Illustration: Freepik
En pratique, on pourrait résumer l’intelligence artificielle à l’ensemble des technologies permettant de simuler certaines fonctions intellectuelles. L’automatisation de certaines tâches comme les autorépondeurs de nos emails, les macros Excel ou l’automatisation de certains paiements font partie des processus qui pourraient être considérés comme de l’intelligence artificielle basique.
S’il est une fonction intellectuelle dans laquelle les ordinateurs nous surpassent largement, c’est la mémoire. Les bases de données peuvent déjà stocker un nombre presque illimité d’informations en tous genres. De plus, des algorithmes de plus en plus puissants, se basant sur de l’infrastructure aux performances croissantes, rendent l’accès aux données quasi instantané.
Pour les métiers des RH, cela devrait concrètement permettre d’automatiser un grand nombre de tâches et d’analyser les données entrantes, permettant par exemple d’éliminer en amont les dossiers complètement hors-sujet lors du processus de recrutement, d’optimiser les flux salariaux ou de mieux gérer le temps de travail des équipes. Conséquence, un gain de temps humain considérable qui pourrait bien permettre d’éliminer une partie du personnel dans… les ressources humaines.
Cela dit, il ne faut pas désespérer, ces disparitions de postes seront certainement équilibrées par la création d’autres emplois. Ceux-ci seront probablement plus spécialisés, par exemple dans la sécurité informatique et la protection des données.
Généralement confinée dans sa propre catégorie, la technologie blockchain est pourtant l’exemple le plus concluant d’intelligence artificielle. En permettant de valider des transactions sans tierce partie (et donc sans intervention humaine et frais supplémentaires), la blockchain pourrait éliminer une grande partie du travail de vérification.
La plus connue des cryptomonnaies, le Bitcoin, pourrait être utilisée pour les transferts de gros montants entre sites d’une entreprise, sans besoin de passer par les banques et leurs habituels frais de transactions. Le Bitcoin a souvent été présenté comme du cash électronique, mais il est bien plus que cela. Peu intéressant pour commander une paire de chaussure, il se révèle plus compétitif pour l’envoi de grosses sommes à distance.
Ayant gagné en maturité, le Bitcoin a vu des centaines de services se développer et former un véritable écosystème. Dans les RH, un service de paiement comme Bitwage est un allié de choix pour payer des employés dans des monnaies nationales différentes.
Dans le même secteur, mais avec plus de services, Chronobank promet également de révolutionner la manière d’engager et de payer des collaborateurs.
Technologie souvent citée pour ses applications potentielles dans le domaine des ressources humaines, Ethereum est une autre crypto-monnaie qui promet de grands changements dans plusieurs domaines. Le principal atout d’Ethereum est de rendre possible l’exécution de «smart contracts», ou contrats intelligents. En bref, un contrat intelligent est un protocole de transaction informatisé qui exécute automatiquement les termes d’un contrat, avec pour objectif général de satisfaire aux conditions contractuelles courantes et de minimiser les erreurs.
Sur tout un ensemble de secteurs allant des modalités de paiement à la confidentialité, l’utilisation d’Ethereum (ou d’une autre crypto-monnaie aux fonctionnalités similaires) devrait permettre de lutter contre la fraude, de minimiser les frais juridiques et autres coûts de transaction.
Dans les RH, l’utilisation de contrats intelligents ouvre la porte à de nombreuses applications: automatisation de la gestion des salaires ou de certaines assurances, amélioration des processus, etc. Difficile de prédire quelles opportunités se concrétiseront, mais il semble presque sûr que de grands changements se produiront encore dans les années à venir.
Comment se préparer au changement? Tout d’abord, pas de panique! La technologie avance vite, mais votre entreprise n’adoptera pas toutes ces nouvelles possibilités sans se laisser le temps de bien comprendre les avantages et inconvénients de changements importants. Pour se préparer, il est important de rester informé des changements technologiques qui touchent à votre secteur d’activité et de s’y former. En restant à jour, vous devriez être en mesure d’accompagner le changement.