Le numérique
Ce ne sont pas les diplômes qui l’ont aidé à faire carrière, mais bien le digital. «Sans internet, je ne serais pas la personne que je suis. Je n’aurais jamais pu faire la carrière que j’ai faite sans les réseaux sociaux», déclare-t-elle. Cependant, elle semble les utiliser de manière modérée et ciblée. Elle se connecte de préférence pendant les pauses, lorsqu’elle est en chemin, ou durant certains événements. Elle utilise les réseaux sociaux d’abord pour faire de la veille thématique. Cela lui permet d’identifier des personnes de référence dans un domaine et de les contacter. Il est important pour elle de ne pas accorder trop d’importance au digital. C’est un canal de communication et un outil parmi d’autres. Le face à face et les médias classiques restent incontournables. Elle ajoute: «Twitter, c’est une bulle, évidemment. Il est important de faire cohabiter les différents mondes. Il faut continuer à lire les blogs, les journaux, etc. En tant que spécialistes du digital, nous avons aussi la responsabilité d’amener les non-spécialistes à bord.»
La co-création, principe de leadership incontournable
Elle travaille depuis peu à 50% pour le fonds de développement Engagement Migros en tant que coach et cheffe de projet. Elle est aussi devenue... employée. Il lui semble que les structures du monde des organisations n’ont pas beaucoup évolué. Les modes de gestion du personnel restent top down. «D’accord, il y a certaines personnes qui vont au travail et font ce qu’on leur dit de faire. En revanche, d’autres veulent participer, s’identifier à la vision de l’entreprise, comprendre le pourquoi qui se cache derrière certaines décisions. Aujourd’hui, on est habitué à trouver des informations sur internet, à donner son avis. Du moins, ma génération se comporte ainsi.»
Elle croit en l’open innovation à la co-création. D’après elle, il ne faut pas en avoir peur. Toutes ses expériences à Lift ont démontré que cela fonctionne et que c’est bénéfique: «Cela prend du temps, c’est du travail mais, aujourd’hui, on n’a pas le choix. Dans le cadre du CEVA, nous avions organisé pour l’Etat de Genève un atelier de co-création autour du thème: Comment utiliser la culture numérique dans les espaces publics. C’était incroyable de voir s’apaiser les tensions entre les parties prenantes, tandis que des idées naissaient. En fin de compte, la co-création permet de vivre le changement de manière pro-active. C’est nettement plus positif que de le subir.»
Et elle?
Ce qui la booste au quotidien ? La curiosité, l’adrénaline, aller de l’avant, sortir de sa zone de confort. «Quand je présente une idée devant les autres, je m’expose. Je n’ai d’ailleurs jamais vu une seule personne qui, en montant sur la scène à Lift, n’avait pas une montée d’adrénaline. Il ne faut pas avoir peur. Il faut oser et tenter son coup. Prendre des risques, c’est gratifiant et l’échec n’est pas grave.»
Bio express
- 1980: naissance à Neuchâtel
- 2000: maturité, Gymnase de Neufeld à Berne
- 2001: création de la start-up Dreamlab Technologies
- 2006: sabbatique à New York et Berlin
- 2007: rejoint Lift Conférence comme associée gérante
- 2014: lancement de la Swiss Digital Alliance
- 2015: passage du flambeau lors du 10ème anniversaire de Lift, rejoint le fond de développement Engagement Migros