«La pression sur les RH augmente»

André Weber: Nous avons implémenté une plate-forme de recrutement propre. Cet outil gère tout le processus, depuis la publication de l’annonce jusqu’à la signature du contrat. Ce nouveau système nous simplifie énormément la vie. Il nous permet de garder une vue d’ensemble tout en économisant du temps et de l’argent. Notez aussi que cet outil permet de générer des statistiques et des bilans chiffrés. Notre contribution au processus est donc mesurable. Ces chiffres nous permettent aussi de nous comparer avec d’autres entreprises.

 

Nous planchons actuellement sur la gestion de la performance. Nous sommes en train de réaligner nos indicateurs sur la stratégie opérationnelle. Chaque collaborateur chez Samsung, peu importe son niveau hiérarchique, reçoit une série d’objectifs. Nous révisons ensuite ces objectifs – individuels et collectifs – chaque trimestre. Ces objectifs sont autant qualitatifs que quantitatifs. Nous privilégions la performance stratégique. Ce dispositif est corrélé avec les revenus annexes et les bonus des employés.

 

Le risque majeur est de voir les prestations RH se faire progressivement externalisées. La direction générale augmente la pression sur les RH. Ils attendent que nous prouvions notre valeur ajoutée de manière chiffrée. Nous devons donc mieux argumenter notre contribution et nous concentrer sur les sujets qui ont un lien direct avec le succès de l’entreprise. Une manière d’y arriver est de connaître les tendances du moment et d’attirer les bonnes compétences.

 

J’investirais dans notre programme de développement des talents. Avec l’objectif de repérer plus tôt les jeunes talents que nous avons en interne afin de mieux les préparer à prendre la relève. Je mettrais aussi cet argent dans une base de données, avec tous les candidats externes potentiels. Nous garderions ainsi le contact avec eux afin de pouvoir recruter plus rapidement en cas de besoin. Détenir un pool de talent serait un grand avantage par rapport à nos concurrents, qui sont nombreux sur un marché déjà saturé.

 

On ne peut pas réduire un être humain à une série de chiffres-clés. Il faut l’appréhender dans son ensemble, comme un individu à multiples facettes, avec ses désirs, ses rêves mais aussi ses travers et ses problèmes. Un être humain doit être considéré comme un être humain, et non comme une source de performance. Si vous le réduisez à sa facette productive, sa motivation baissera sur le long terme.