Droit et travail

L’encadrement joue un rôle clé lors d’une action de promotion de la santé

Pris en tenaille entre une direction générale (souvent éloignée du terrain) et les collaborateurs (souvent insatisfaits), les cadres intermédiaires subissent de fortes pressions. Cette situation les mets dans une position vulnérable quant à leur état de santé, qu’elle soit physique ou émotionnelle. Ils jouent néanmoins un rôle clé dans la promotion de la santé. 

 

Lorsqu’une direction générale décide de mettre en place des actions de promotion de la santé, elle doit impérativement pouvoir s’appuyer sur les cadres intermédiaires pour sensibiliser les collaborateurs et garantir le succès de ces programmes.

Car c’est bien le middle management, de par sa position de proximité, qui exerce l’influence la plus déterminante. Mais le rôle et les capacités d’actions des managesrs de proximité dans un processus de santé au travail sont remplis de paradoxes.

Le middle management très souvent en porte-à-faux

D’un côté, le bien-être et la santé au travail des collaborateurs est bien souvent tributaire des aptitudes managériales et relationnelles du middle management. Attachés à leur entreprise, très impliqués dans celle-ci, les cadres intermédiaires agissent comme des courroies de transmission entre la haute direction et la base.

C’est au milieu de la hiérarchie que la dynamique de fonctionnement au quotidien est mise en œuvre, que la stratégie et les décisions sont concrétisées. C’est là surtout que la capacité d’adaptation aux changements doit être la plus grande.

D’un autre côté, ce sont ces mêmes cadres intermédiaires qui sont les plus vulnérables quant à leur état de santé, qu’elle soit physique ou émotionnelle. En effet, le middle management est souvent amené à assumer des éléments de dysfonctionnement, de distanciation, de crise et d’incompréhension.

Ces situations difficiles placent très souvent le manager de proximité en porte-à-faux, avec deux risques majeurs: un désengagement conduisant à de la passivité, du présentéisme ou de l’absentéisme ou un épuisement professionnel progressif pouvant aller jusqu’au burn out.

C’est par exemple le cas de Pierre1, un chef des ventes à qui la direction demande d’atteindre, avec son équipe, des objectifs irréalisables, tenant compte des conditions du marché. Très souvent issus du pool de talents interne, très compétents sur le plan technique, les cadres n’ont généralement ni le temps ni les moyens pour développer leurs compétences managériales et surtout leurs habilités relationnelles, essentielles pour leur permettre de remplir leur mission dans les meilleures conditions possibles.

La formation des cadres doit être un investissement prioritaire

Comment sortir de cette impasse? En formant et en valorisant les personnes clés que sont les cadres intermédiaires, en investissant prioritairement sur eux, non seulement pour garantir leur bonne santé, donc leur employabilité optimale, mais également pour renforcer leurs compétences d’adaptation aux changements et leurs habiletés de communication interpersonnelle.

Pour cela, les entreprises doivent mettre en place un processus permanent d’évaluation des besoins, tant sur le plan de la santé physique, de la santé émotionnelle, que sur celui des aptitudes à renforcer. Cet investissement se traduira, dans les faits par une baisse significative des coûts liés à l’absentéisme et au présentéisme et au maintien à long terme de la capacité de travail, de l’efficience et de la compétitivité.

Des risques chiffrés en milliards

Les coûts des problèmes de santé au travail en Suisse ont fait l’objet de plusieurs enquêtes ces dernières années. On estime par exemple que l’absentéisme coûte près de 4 milliards de francs chaque année. Le coût du présentéisme serait lui de 12 milliards de francs. Rappelons encore qu’un collaborateur sur cinq est au bord de l’épuisement professionnel et que 8 pour cent des travailleurs sont victimes de mobbing (sources: SECO, Obsan, Groupe Mutuel). Ces chiffres ont récemment été regroupé dans une étude sur la promotion de la santé en entreprise*, menée en 2009 et qui montre l’ampleur économique et humaine de la situation. Cette étude présente également les principales instances impliquées dans la Promotion de la Santé en Entreprise et montre des actions concrètes mises en place dans plusieurs entreprises.

*  L’étude sur la Promotion de la Santé en Entreprise est librement  consultable/téléchargeable, soit dans son intégralité (162 pages), soit sous forme de synthèse (25 pages) sur le site www.mavitalite.ch

 

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Jérôme Ayer, directeur associé de Vitalité.ch, coach et formateur d’adultes BFFA, accompagne des managers depuis plus de dix ans dans les domaines de la communication interpersonnelle et de la gestion émotionnelle en entreprise.

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Michel Guex, directeur associé de Vitalité.ch, coach et consultant en entreprise, intervient depuis de nombreuses années en accompagnement de dirigeants dans les domaines de l’édition, de la communication et du marketing.

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