Les embauches risquent de tarir en Suisse d'ici la fin de l'année
Les employeurs suisses s'attendent à voir le marché de l'emploi tourner au ralenti jusqu'à fin 2018. Davantage d'entreprises envisagent une contraction de leurs effectifs pour les trois derniers mois de l'année. La tendance varie selon les régions et les secteurs d'activité, mais la prévision d'emploi est à son plus faible niveau depuis fin 2013.
L'étude révèle des contrastes particulièrement marqués entre les régions. Photo: 123RF
(awp sda) La plupart des régions et des secteurs affichent une contraction par rapport au trimestre précédent ou à la même période en 2017, souligne le dernier baromètre Manpower des perspectives d'emploi. Reste que quatre régions sur sept prévoient une hausse ou un maintien de leurs effectifs d'ici la fin de l'année.
"La prévision n'indique pas de réductions drastiques d'emplois, mais elle dénote que le rythme des recrutements devrait perdre de la vitesse", relève Leif Agnéus, directeur général de Manpower Suisse. Selon lui, le marché du travail a probablement atteint la limite de ses capacités après le pic estival d'embauches et de créations de postes.
L'étude révèle cependant des contrastes particulièrement marqués entre les régions. Les employeurs tessinois n'ont jamais été aussi pessimistes depuis la création du baromètre en 2005, avec une prévision en chute libre tant en rythme trimestriel (-18 points) qu'annuel (-17 points). Le tableau est à peine plus reluisant dans la région lémanique, où les intentions d'embauche sont en recul, aussi bien par rapport au trimestre précédent que par rapport au dernier trimestre 2017.
A l'inverse, la confiance est de mise parmi les employeurs de Suisse du Nord-Ouest. La région enregistre une amélioration des intentions de recrutement pour le quatrième trimestre consécutif et présente les plus fortes hausses en comparaison trimestrielle (7 points) et annuelle (20 points). Le climat devrait également être favorable à Zurich, malgré une progression moins prononcée.
Par secteur, seuls deux enregistrent des perspectives positives, à savoir la construction (+6%) et les activités financières, assurances, immobilier et services aux entreprises (+6%), alors que les huit restants annoncent un ralentissement des embauches.
Transport, entreposage et communication (-7 %) et agriculture, chasse, sylviculture et pêche (-6 %) se disputent la lanterne rouge.