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«Les espaces de coworking permettent de retrouver un équilibre vie professionnelle/privée sain»

Dans le cadre de son master RH des Universités de Genève, Lausanne, Neuchâtel et Fribourg, Steeve Genaine a rédigé un mémoire intitulé «Hyperconnexion / Déconnexion chez les Coworkers».

Selon votre étude, les espaces de coworking «favorisent les réactions de déconnexions». Comment l’expliquez-vous?

Il y a d’une part le terreau propice au lien social recherché par les coworkers, et d’autre part ce besoin de retrouver un équilibre sain dans un lieu proposant un cadre favorable.

À l’origine déjà, l’ADN des espaces de coworking est imprégné de l’esprit du café italien, qui est un lieu facilitant les rencontres. Par la suite, ce lieu de rencontre et de partage est devenu un espace de travail officiellement dénommé «coworking». Les dernières définitions délimitant la notion de tiers-lieux évoquent encore ce lieu propice aux échanges (configuration facilitant la conversation, présence de salles de réunion ou simplement des lieux de convivialité comme celui réservé à la pause-café ou au lunch). De plus, afin de créer un lien social réel et durable, il doit y avoir fréquence d’utilisation par les mêmes usagers. Aujourd’hui, même si des multinationales rejoignent ces espaces pour gagner en créativité, flexibiliser le travail ou optimiser les coûts de surface, l’esprit initial reste préservé.

Au-delà de cet esprit, il y a la décision ferme des travailleurs nomades de rejoindre ces lieux afin d’éviter ou corriger un dérapage vers l’hyperconnexion. A l’heure du «bureau dans la poche», ils sont à la recherche d’une saine frontière entre la sphère professionnelle et privée avec ce besoin de repères et de limites. La fréquentation d’espaces de coworking devient alors une «routine» intégrant des mécanismes simples; quitter son domicile, travailler dans des plages horaires raisonnables et définies, se déconnecter pour se changer les idées et se reposer.

Quelles sont les populations à risque en termes d'addiction aux nouvelles technologies?

Sans parler d’addiction encore, différents modes de travail n’aident pas à se déconnecter. C’est le cas pour les personnes qui ont recours au télétravail. Nos résultats montrent que cette population est à risque, avec des temps de déconnexion bien plus faibles lors des congés (weekends, fériés, vacances). Il y a aussi les individus à autonomie maximale (fonction de direction, de propriétaire et d’indépendant) qui se déconnectent moins. Avec le temps, cet usage peut conduire à l'addiction (au travail et aux TIC) et un manque de repos. La revue de littérature effectuée pour cette étude, pointe aussi les jeunes (12-25 ans) qui estiment majoritairement passer trop de temps sur Internet et les réseaux sociaux. Sans régulation des usages, il y a un risque d’addiction, de déficit d’attention, de dépression, de stress, de troubles du sommeil, d’insomnies et le manque d’implication dans la vie familiale.

Que peut faire l'employeur?

Les comportements des individus restent très personnels et il faut rappeler que les TIC permettent des possibilités très intéressantes à titre personnel et professionnel. Cependant, afin de développer des comportements d’auto-régulation, il doit y avoir une prise de conscience de cette problématique et l’entreprise peut y contribuer sérieusement. Le cadre légal y incite, avec la LTr qui a pour objectif de protéger la santé du travailleur de tout préjudice imputable au poste de travail. Ses prescriptions s’articulent autour de deux axes: premièrement, celui de la protection de la santé au sens large, deuxièmement, celui des durées du travail et du repos. Il faut donc s’assurer que la charge de travail soit adaptée au poste. Puis, au minimum, informer et former son personnel sur ces nouveaux modes de travail et les risques potentiels. Certaines entreprises fixent contractuellement le cadre pour les télétravailleurs, d’autres mettent en veille les serveurs professionnels durant la nuit, ou alors elles se prémunissent de toute revendication avec la signature d’e-mail suivante: «Si vous recevez ce message en dehors de vos heures de travail, vous n’êtes pas tenu d’y répondre immédiatement.»

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Dans le cadre de son Master RH des Universités de Genève, Lausanne, Neuchâtel et Fribourg, Steeve Genaine a rédigé un mémoire intitulé: «Hyperconnexion / Déconnexion chez les Coworkers»

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