Horaire de travail

Les rayons des shops ne seront plus bâchés la nuit

Les magasins des stations-service pourront ouvrir la nuit. La révision de la loi sur le travail a été acceptée par 55,8% des votants. Dix-huit cantons ont dit "oui". Les refus se sont surtout concentrés en Suisse romande. Cette libéralisation a davantage été portée par les villes.

Berne (ats) Le droit en vigueur accorde aux stations-service le droit d'employer leur personnel la nuit et le dimanche. Mais, entre 01h00 et 05h00, les employés ne peuvent s'occuper que de la vente de carburant et du service de cafétéria. Le magasin attenant doit être fermé.

Verrou levé

La révision de la loi fait sauter ce verrou. La levée de l'interdiction ne concernera que les shops des stations situées sur les aires d'autoroute et le long d'axes de circulation importants fortement fréquentés par les voyageurs.

Ce qui exclut les magasins se trouvant sur les voies d'accès aux grandes villes ainsi que les axes supportant le trafic quotidien de pendulaires entre localités proches. Les magasins ne devront en outre proposer que les produits répondant principalement aux besoins des voyageurs: alimentation, hygiène et autres journaux et revues.

Craintes à gauche

Pour le Conseil fédéral et la majorité bourgeoise du Parlement, il ne s'agissait que de supprimer une restriction absurde et bureaucratique. Ils ont pu rallier plus de 1,3 million de votants à leur cause contre environ un million de citoyens plus sensibles aux arguments de la gauche et des syndicats, soutenus dans leur campagne par les milieux religieux.

Selon le camp du "non", les travailleurs pâtiront de cette libéralisation: il faudra davantage de personnel et bien plus qu'une vingtaine de stations-service s'engouffreront dans la brèche. Pis, cette révision de loi ne serait que le premier maillon d'un engrenage dangereux. Car d'autres projets sont en cours.

Villes favorables

Le projet a moins divisé la Suisse que prévu. Les centres urbains l'ont plutôt soutenu alors que les campagnes se sont montrées réticentes. Ainsi un "oui" à 57,1% est sorti des urnes à Genève alors que le "non" l'a emporté par 56,7% en Valais.

Outre ce canton, seuls Fribourg (50,9%), Neuchâtel (53,3%), Uri (56,5%) et le Jura (65,3%) ont rejeté la libéralisation. Une majorité s'est dégagée pour la révision de la loi sur le travail dans le canton de Vaud (55,3%) et à Berne (53,4%).

Le plus fort soutien est venu de Zoug (63,9%) et du Tessin (63,6%). Ils sont suivis de Zurich (62,6%), de Nidwald (62,5%), des Grisons (60%), de Bâle- Campagne (58%) et Bâle-Ville (57,1%) .

Stations-service: Les débats sur la libéralisation ne sont pas finis

Le débat sur la libéralisation des horaires des commerces n'est pasterminé. Deux autres projets ont déjà passé le cap du Parlement et attendent d'être concrétisés. Les résultats de la dernière votation pèseront dans la balance.

Le Conseil fédéral a été chargé de présenter un projet d'harmonisation nationale des heures d'ouverture des magasins. La motion de Filippo Lombardi (PDC/TI) demande que les commerces de détail puissent ouvrir au moins de 06h00 à 20h00 du lundi au vendredi et de 06h00 à 19h00 le samedi, dans tout le pays.

Les cantons, compétents en matière d'horaires, seraient libres d'adopter des législations plus libérales. Pour tenir compte de leurs éventuelles réticences, la motion précise que les jours fériés cantonaux sont exclus de l'harmonisation réclamée.

Si, pour certains cantons, cette nouvelle législation ne changerait rien ou presque, pour d'autres, il s'agirait d'une libéralisation par la bande. Ce que n'ont pas manqué de dénoncer la gauche et les syndicats qui ont déjà promis le référendum.

Travail dominical

lls enragent de ne pouvoir utiliser cette arme contre la redéfinition du travail dominical autorisé en zone touristique, réclamée par la motion de Fabio Abate (PLR/TI) et qui sera concrétisée par une modification d'ordonnance. Le Tessinois a déposé sa proposition quinze jours après que son canton a enjoint Fox Town de fermer son centre commercial de Mendrisio le dimanche.

Pour les partisans de la motion, la réglementation permettant d'employer des travailleurs le dimanche est dépassée. Ce droit n'est en effet accordé qu'aux entreprises situées dans des stations, qui proposent cures, sports, excursions ou séjours de repos et pour lesquelles le tourisme joue un rôle prépondérant avec de fortes variations saisonnières.

Or l'été et l'hiver ne jouent plus un rôle si central. Et les touristes, surtout les Arabes, les Russes, les Indiens ou les Chinois, viennent aussi en Suisse pour faire du shopping, et, par exemple, s'acheter un Rolex.

Une autre proposition, venant des Vert'libéraux, a déjà beaucoup fait parler d'elle même si elle n'a pas encore passé le cap du Conseil national et est rejetée par le Conseil fédéral. Cette motion demande de lever l'interdiction de travailler la nuit et le dimanche pour tous les commerces et services d'une superficie jusqu'à 120 m2.

 

commenter 0 commentaires HR Cosmos
Texte: ATS

L’Agence Télégraphique Suisse SA (ats) est l’agence nationale suisse d’information. Elle diffuse 24 heures sur 24 des informations sur l’actualité politique, économique, sociale et culturelle. Au total, elle rédige environ180 000 dépêches chaque année.

Plus d'articles de ATS