«Les réussites semblent naturelles et les échecs vous ébranlent»

«Mon premier défi RH a été d’engager une secrétaire. Je venais du secteur du travail intérimaire, donc j’avais une certaine expérience des entretiens de recrutement. Mais quand on recrute pour soi-même, on a la boule à l’estomac. Du coup, on travaille au coup de cœur. Cette candidate sortait d’une école de commerce et ma fois, elle s’est avérée très compétente. En outre, j’ai également engagé une apprentie et tout c’est finalement très bien passé. Le coup de chance! C’est après que les choses se sont gâtées. Quand on est patron de PME, on s’habitue aux bons collaborateurs. C’est quand ils vous quittent qu’on réalise la chance qu’on a eue. On les remplace en pensant que le prochain fera le même travail. Et bien non! Un mauvais recrutement change toute la dynamique d’une entreprise. On commence à passer beaucoup de temps à recadrer et à expliquer les objectifs... Les réussites sont naturelles et les échecs vous ébranlent. Un DRH peut avoir une relation objective avec un collaborateur alors qu’un patron de PME, à cause de la proximité, a une relation plus émotionnelle avec ses employés.

La deuxième grande difficulté RH est la rétention. Comment faire évoluer les collaborateurs dans une si petite structure? Je ne souhaite pas développer ma PME outre mesure, il y a donc peu de promotions possibles. Donc, ce qu’une PME ne peut pas offrir en termes de promotion, elle peut sans doute le compenser en flexibilité. Par exemple, quand un employé me demande de travailler à temps partiel, 60, 70 ou 80 pour cent, je dis oui!

La communication est primordiale. Et c’est un peu naturellement que cela se passe chez nous autour de la machine à café. On en profite pour évoquer les affaires en cours, les projets et les engagements à venir. Encore faut-il faire attention de communiquer systématiquement les informations à tout le monde, car ce côté informel nous fait parfois oublier que certains collaborateurs sont absents (à temps partiel). Quand j’ai un problème à résoudre, je m’adresse à la CVCI (Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie, ndlr) ou au Centre patronal. J’ai aussi des amis avocats et je suis juge au tribunal des prud’hommes. J’apprends beaucoup durant ces séances. Mon réseau personnel est donc très important. Concernant les spécificités légales et les assurances sociales, je fais appel à un courtier en assurance.»