Enquête

Vers un certificat de travail 2.0?

Le certificat de travail traditionnel a fait son temps dans de nombreux secteurs. Un projet mené par l’entreprise FWG Familie Wiesner Gastronomie vise à remodeler le format classique. Votre avis sur la question est demandé.

Selon la législation suisse, les employés ont droit à un certificat de travail qui présente de manière correcte et bienveillante aussi bien leurs prestations que leur comportement. Le certificat doit être «vrai» et «complet» et doit refléter aussi bien les aspects positifs que négatifs - sans toutefois compromettre l'avenir professionnel du travailleur. Dans la pratique, ces exigences légales créent toutefois souvent des tensions, car le certificat doit être formulé de manière à la fois objective et diplomatique.

De nombreux certificats de travail remplissent certes les exigences formelles, mais sont souvent peu pertinents. Plus encore, ils diffèrent dans leur présentation, sont formulés de manière alambiquée et regorgent de codes subtils qui donnent des indications cachées sur les faiblesses sans les nommer explicitement. Un tel document s'avère difficile à comprendre et n'est plus adapté à notre époque.

Les défis du certificat de travail actuel

  • La rédaction d'un certificat de travail est un processus fastidieux et chronophage. En moyenne, il faut 2,5 heures pour traiter un certificat, du projet au classement final. Dans les grandes entreprises en particulier, ce temps peut rapidement s'accumuler et devenir une charge pour l'organisation.
  • Des formulations peu claires: Les certificats de travail sont souvent truffés de codes cachés difficiles à décrypter. Par exemple, la formule anodine «Il s'est toujours efforcé» pourrait laisser entendre que le collaborateur ou la collaboratrice n'a fourni que des prestations moyennes. Ce langage codé ne conduit pas seulement à des malentendus, mais laisse souvent une impression négative - même lorsque le contenu du certificat est positif.
  • Manque de lisibilité: de nombreux certificats de travail sont trop longs et peu clairs. Pour les recruteurs et les futurs employeurs qui veulent se faire rapidement une idée, cela représente un obstacle inutile. De tels «déserts de texte» ont souvent pour conséquence que des informations essentielles passent inaperçues ou ne sont pas correctement classées.
  • Absence de standardisation: il n'existe pas de format uniforme pour les certificats de travail, ce qui a pour conséquence que tant la qualité que le contenu varient fortement. De nombreuses personnes chargées de rédiger un certificat n'ont pas reçu de formation spécifique. Il est donc difficile de rendre les certificats objectifs et comparables.
  • Manque de numérisation: dans un monde de plus en plus numérique, les certificats de travail classiques semblent dépassés. Alors que de nombreuses entreprises travaillent déjà sans papier, les certificats de travail sont encore souvent rédigés et transmis sous forme imprimée. Un format moderne et numérique, adapté aux exigences du monde du travail numérique, est attendu depuis longtemps.

Réinventer le certificat de travail

Manuel Wiesner, de la famille Wiesner Gastronomie AG, est connu pour remettre en question les traditions bien ancrées dans le domaine des ressources humaines. Dans le cadre d'un projet pionnier, l'entreprise a introduit la transparence des salaires, ce qui lui a valu le Swiss HR Award en 2023 dans la catégorie « Out of the box ». Dernièrement, Wiesner a repensé le thème du pourboire et s'attaque maintenant au certificat de travail. Dans un nouveau post LinkedIn, il explique sa vision d'un certificat de travail 2.0.

L'approche de Manuel Wiesner, en tant qu'initiateur du projet, consiste à placer toutes les informations pertinentes sur une seule page A4 et à utiliser des représentations visuelles claires pour mettre en évidence les compétences et les performances d'un collaborateur - afin que le certificat de travail puisse être lu en moins de 45 secondes.

Un projet intersectoriel

Wiesner n'est pas seul à mettre en œuvre cette vision. L'idée est née en 2020 déjà, mais lorsqu'il a lancé le projet en 2020, il s'est heurté à des doutes : « Beaucoup étaient d'accord sur le fait qu'il était temps de changer le certificat de travail, mais étaient convaincus que le monde de la finance ne participerait jamais à ce projet ». Mais c'est alors que la Banque cantonale des Grisons l'a approché avec une idée similaire. Avec le professeur Thomas Geiser, Wiesner avait déjà un expert orienté vers l'avenir dans son bateau - avec la Banque cantonale des Grisons et sa culture centrée sur les collaborateurs, l'équipe de base a pu être constituée, composée d'experts dans les domaines de la psychologie organisationnelle, des RH, de la science des données, des logiciels informatiques et des industries créatives.

Ensemble, ils ont développé les premières idées pour le certificat de travail du futur. Une enquête menée au printemps 2023 a déjà testé différentes représentations graphiques des compétences. Une table ronde a ensuite été organisée avec 37 participants issus de grandes entreprises suisses, de syndicats et d'universités. Le projet est désormais sur le point d'être finalisé. L'objectif : le certificat de travail 2.0 doit s'établir comme deuxième standard moderne à côté du certificat de travail classique - dans toutes les branches, de manière uniforme et numérique. L'introduction est prévue pour fin 2024. Le lancement sera accompagné par le site web certificatdetravail.work, qui doit faciliter l'accès à ce nouveau standard. En outre, l'équipe de base prévoit de créer une association qui garantira que le certificat de travail restera pertinent à l'avenir et suivra l'évolution du monde du travail.

Participez à l’enquête sur la présentation graphique du certificat de travail 2.0

L'équipe à la base du projet souhaite recueillir l'avis des responsables RH. Il s'agit de savoir quelle forme de représentation graphique visualise le mieux les compétences d'un collaborateur. Trois possibilités sont proposées:

  • Progress Bar : une barre de progression qui permet de visualiser le degré de maîtrise de certaines compétences.
  • Matrice des compétences : Un tableau clair qui présente les compétences les plus importantes de manière structurée en un coup d'œil.
  • Diagramme en réseau : un diagramme radial qui visualise différentes compétences en indiquant clairement les points forts et les points faibles.

Votre opinion compte: Laquelle de ces représentations est la plus appropriée? Répondez à l'enquête et participez à la conception du certificat de travail du futur! Les résultats de l'enquête et l'aperçu du certificat de travail 2.0 final seront présentés dans l'édition de décembre de HR Today (6/24).

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