
Invité à parler du B-A-BA du recrutement à des entrepreneurs logés dans un incubateur à Genève, j’ai soudainement pris conscience du décalage qui existe entre notre métier de recruteur, interne ou externe, et les start-ups que l’auditoire représentait, pour la plupart à la pointe de la technologie. L’activité de recrutement m’est apparue comme obsolète, dans un autre univers espace-temps, en comparaison des avancées dans d’autres domaines.
En discutant récemment avec des amis de plus de 50 ans, j’ai réalisé une chose qui m’a effarée: s’imaginant (trop) âgés, ils estiment que leur recherche d’emploi va en être considérablement allongée. Quand je regarde leur CV, je m’entends penser «Quel potentiel!». Pourtant, les voyant accumuler les réponses négatives, force est de constater qu’un fossé existe entre ma perception et la leur, induite par les (non-)retours sur leurs candidatures.
Dans un monde où les gens rendent leurs vies transparentes et accessibles à tout un chacun sur les réseaux sociaux, les limites de la pudeur deviennent floues et certainement subjectives. Lorsque l’on demande autour de soi un conseil avant un entretien d’embauche, la (mauvaise) réponse est presque invariablement: «Reste toi-même» ou, pire, «Sois authentique».