85% des cadres ont du mal à s'adapter au travail virtuel suite à la pandémie
Les problèmes de santé mentale issus de la pandémie ont eu des répercussions différentes sur les travailleurs selon leur ancienneté, leur génération et leur lieu de travail, d’après un nouveau rapport d'Oracle et de Workplace Intelligence, une société de recherche et de conseil en ressources humaines.
L'étude, qui a porté sur plus de 12’000 employés, cadres, responsables RH et dirigeants dans 11 pays, a révélé que les cadres ont eu plus de mal à s'adapter que leurs employés, les jeunes générations ont connu le plus grand épuisement professionnel, et que c’est en Inde, aux EAU, en Chine et aux États-Unis ou le plus grand nombre de travailleurs déclare que la pandémie a eu un impact négatif sur leur santé mentale.
Le travail à distance, un défi pour les cadres
- Les cadres sont ceux qui ont le plus de mal à s'adapter aux réalités du travail à distance. Ils déclarent souffrir de problèmes de santé mentale plus que leurs employés, mais ils sont aussi les plus ouverts à recourir à l'intelligence artificielle pour trouver des solutions.
- 53% d'entre eux ont plus de difficultés à s'adapter aux problèmes de santé mentale sur le lieu de travail que leurs employés (45%).
- Ils ont également eu le plus de mal à s'adapter aux modes de vie virtuels, 85% d'entre eux ayant déclaré avoir des difficultés importantes à travailler à distance.
- 29% d'entre eux sont plus susceptibles (que les employés) d'éprouver des difficultés à apprendre de nouvelles technologies pour le travail à distance; une fois qu'ils se sont adaptés à la nouvelle norme, les cadres sont 26% plus susceptibles que les employés de démontrer une augmentation de la productivité.
- Ces cadres sont les plus ouverts à l'utilisation de l'IA pour trouver des solutions aux problèmes affectant leur santé mentale: 73 % d'entre eux préféreraient parler de leur santé mentale à un robot plutôt qu'à un humain, contre 61 % des employés.
- Enfin, ils sont 23% plus susceptibles de bénéficier d'une assistance médicale que les employés; 80% d’entre eux ont indiqué avoir déjà recouru à l’assistance médicale pour leur santé mentale au travail.
La Génération Z et les Millennials souffrent davantage
Ce sont les jeunes travailleurs qui souffrent le plus des effets de la pandémie sur la santé mentale. Ils sont aussi les sont plus ouverts à recourir à l'IA.
- La Génération Z est la plus touchée par la pandémie, plus que toute autre génération. Près de 90% des travailleurs de la Génération Z ont déclaré que COVID-19 a eu un impact négatif sur leur santé mentale et 94% ont indiqué que le stress au travail avait également un impact sur leur vie familiale.
- Cette génération est deux fois plus susceptible que les baby-boomers à faire des heures supplémentaires pendant la pandémie, et les Millennials sont 130% plus nombreux à avoir eu un épuisement professionnel que les baby-boomers.
- Les jeunes sont les plus susceptibles de se tourner vers les robots pour obtenir de l'aide: La génération Z a 105% plus de probabilité que les baby-boomers de parler à un robot de leur stress et de leur anxiété au travail que leur supérieur. 84% de la Génération Z et 77% des Millennials préfèrent les robots aux humains pour les aider à trouver des solutions quant à da leur santé mentale.
- La Génération Z a 73% plus de chances que les baby-boomers de bénéficier de l'IA au travail: 90% de la Génération Z déclare que l'IA a contribué à améliorer leur santé mentale au travail et 93% souhaitent que leurs entreprises fournissent des technologies pour soutenir leur santé mentale.
Une réalité différente pour les employés, selon le pays
La pandémie et ses effets sur la santé mentale sont vécus de manière différente selon les régions du monde. L'Inde et la Chine sont les plus touchés et parmi les pays qui recourent le plus ouverts au soutien de l'AI, tandis que les employés en Italie, en Allemagne et au Japon sont moins touchés.
- L'Inde (89%), les Émirats (86%), la Chine (83%) et les États-Unis (81%) sont les pays où le plus grand nombre d’employés a déclaré que la pandémie avait eu un impact négatif sur leur santé mentale. En Chine (43%) et en Inde (32%) les employés sont également les plus épuisés par le surmenage résultant de COVID-19.
- L'Italie est le pays où le nombre de personnes ayant subi un impact négatif sur leur santé mentale à cause de la pandémie est le plus faible (65%). Les employés allemands sont les moins susceptibles de déclarer que 2020 a été l'année la plus stressante de tous les temps au travail (52%).
- Au Japon, 29% des personnes déclarent être à l’aise à travailler à distance ou à collaborer virtuellement avec des équipes. En revanche, 96% des employés en Inde admettent qu'il a été difficile de suivre le rythme de la technologie au travail.
- Les Chinois (97%) et les Indiens (92%) sont les plus ouverts à l'idée d'avoir un robot comme thérapeute ou conseiller. Les Français (68%) et les Britanniques (69%) sont les plus hésitants.
- C’est enfin en Inde et en Chine que les employés sont le plus enclins à parler à un robot 33% que leurs homologues des autres pays: 91% des employés en Inde et 91% des employés en Chine préféreraient un robot à leur supérieur pour parler du stress et de l'anxiété au travail.
Effets négatifs sur la santé mentale
Démographie mise à part, il est clair que les employés ont besoin de l'aide de leurs employeurs et qu’il est temps pour ceux-ci de passer à l'action.
Malgré l'ancienneté, la génération et les différences géographiques, les gens du monde entier sont unanimes: la pandémie a eu un impact négatif sur la santé mentale des employés - et ils ont besoin de soutien.
- 78% des employés affirment que la pandémie a eu des effets négatifs sur leur santé mentale.
- 76% des personnes interrogées pensent que leur entreprise devrait faire plus pour protéger leur santé mentale.
- 83% souhaitent que leur entreprise leur mette à disposition des technologies pour soutenir leur santé mentale.
Pour en savoir plus sur cette étude mondiale et télécharger le nouveau rapport, cliquez ici.
Méthodologie
Les résultats de la recherche sont basés sur une enquête menée par Savanta, Inc. entre le 16 juillet et le 4 août 2020. Pour cette enquête, 12 347 personnes du monde entier (États-Unis, Royaume-Uni, Émirats arabes unis, France, Italie, Allemagne, Inde, Japon, Chine, Brésil et Corée) ont été interrogées à l'aide de questions générales visant à explorer les attitudes des dirigeants et des employés en matière de santé mentale, de technologie d'intelligence artificielle, d'assistants numériques, de chatbots et de robots sur le lieu de travail. L'étude visait les personnes âgées de 22 à 74 ans.