02.02.2022

ACF: 85% des demandeurs d’emploi pris en charge trouvent un nouvel emploi en huit mois maximum

L’an dernier, 4200 demandeurs d’emploi environ qui se sont fait conseiller et accompagner professionnel-lement par les membres de l’Association professionnelle suisse d’outplacement (ACF). Ils ont trouvé un nouvel emploi après sept mois environ (2020: 8,18 mois). Les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans se sont même réinsérés encore plus rapidement sur le marché du travail.

Les consultants de l’ACF expliquent cela par le fait que les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans sont plus actifs dans la recherche de leur prochaine étape professionnelle et consacrent plus de temps à des actions de formation pour conserver ou améliorer leur employabilité, indique un communiqué. Outre le réseautage per-sonnel, qui s’est fait en ligne l’année dernière de façon accrue en raison de la pandémie, les offres d’emploi et internet continuent d’être de loin les principaux facteurs de succès dans la réorientation professionnelle.

Plus de la moitié des candidates et candidats sont passés dans le secteur des services, environ 30% dans le secteur industriel. Ce qui frappe, c’est la part en très forte augmentation du secteur non lucratif avec environ 7%. Seulement 5% des candidats environ ont osé franchir le pas de l’indépendance en 2021, après un pic l’année précédente (2020: près de 10%), probablement parce qu’en 2021 le marché de l’emploi s’était bien rétabli après la première année de pandémie et offrait beaucoup de nouvelles opportunités.

Depuis 2004, l’Association professionnelle suisse d’outplacement ACF (association suisse des entreprises engagées dans la gestion du changement personnel et organisationnel) collecte des données clés sur la réinser-tion sur le marché du travail en Suisse des demandeurs d’emploi pris en charge par ses membres. En 2021, les membres de l’association ACF ont aidé environ 4200 demandeurs d’emploi avec des conseils professionnels et des services personnalisés dans le domaine de l’outplacement et du newplacement, des évaluations et du coaching. Environ 46% d’entre eux sont des femmes, ce qui est un nouveau record. Environ 70% des deman-deurs d’emploi pris en charge ont été conseillés dans le cadre d’un programme d’outplacement individuel.

Huit mois de recherche maximum

Les chiffres correspondent à peu près à la moyenne des années avant la première année de pandémie en 2020, lorsqu’un record avait été atteint avec environ 5 000 demandeurs d’emploi. L’association explique le recul par rapport à l’année précédente par le fait que, d’une part, moins de projets de restructuration ont été réalisés l’année dernière. D’autre part, l’aide financière aux  entreprises par la Confédération et la responsabi-lité sociale de nombreux entrepreneuses et entrepreneurs pourraient également expliquer une politique de licenciements plutôt défensive. Par ailleurs, un membre a démissionné de l’association, raison pour laquelle ses données ne sont plus prises en compte dans les statistiques actuelles.

Plus des 4/5 (84,37 %) des demandeurs d’emploi pris en charge par les membres de l’association ACF ont trou-vé un nouveau challenge professionnel en deux à huit mois (2020: 84,94 %). En d’autres termes, la probabilité de retrouver un emploi au plus tard en huit mois ou moins reste inchangée à un niveau élevé de 85%. La durée moyenne de repositionnement sur le marché du travail a diminué d’un mois environ en 2021 et s’établit à 7,04 mois (2020: 8,18), ce qui est plus court que dans les années précédant la pandémie. Les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans ont même trouvé un nouvel emploi plus rapidement en 2021, en 6,73 mois en moyenne (2020: 8,00).

Les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans sont plus actifs

Les consultants de membres de l’ACF ont souvent constaté que les candidates et candidats de plus de 50 ans investissent plus de temps dans des actions de formation pour conserver ou améliorer leur employabilité. Ils se sentent peut-être aussi plus motivés - ou même sous pression - pour évoluer professionnellement, assumer de nouvelles tâches ou fonctions ou se réorienter complètement et sont par conséquent plus actifs dans la recherche de la prochaine étape de leur carrière. La question de savoir quelles nouvelles compétences ac-tuelles sont nécessaires pour telle ou telle activité et dans quelle mesure on les possède déjà ou dans quelle mesure on doit les acquérir voire les rafraîchir, est alors, selon l’ACF, l’une des raisons fréquentes pour les-quelles ceux-ci font appel à un accompagnement professionnel pour la réinsertion dans le marché professionnel.

Événements de réseautage presque uniquement en ligne

Depuis des années, les offres d’emploi et internet prennent une importance accrue et ont été, pour la pre-mière fois l’année dernière, avec 39,14% (2020: 31,32%), les moyens les plus fructueux de recherche d’un nouvel emploi. Avec le réseau de contacts personnel à 37,72% (2020: 45,43%), ce sont de loin les deux princi-paux facteurs de réussite dans la réorientation professionnelle. 9,07 % (2020: 8,85 %) de tous les cas revien-nent aux sociétés de recrutement et la part de reclassement au sein des entreprises aussi a légèrement aug-menté avec 5,05 % (2020: 4,34 %). Avec 5,74 % (2020: 5,63 %), les réseaux sociaux sont certes utiles, mais en importance, ils stagnent à un faible niveau. Les candidatures spontanées quant à elles, avec une part de 3,28 % (2020: 4,33 %), sont à nouveau peu pertinentes.

Forte demande en outplacement, évaluations et coaching

L’importante baisse constatée de l’improtance du réseau de contacts personnels, c’est-à-dire l’utilisation active du réseau de contacts personnel avec amis, connaissances et anciens collègues de travail, est proba-blement due à la pandémie du coronavirus. La vie sociale s’est arrêtée, les événements de networking n’ont pas pu se tenir ou seulement en ligne. Le réseautage, le focus sur le maintien ou l’amélioration de sa propre employabilité ainsi que l’usage mixte de nombreux canaux en même temps continuent toutefois, du point de vue des membres de l’ACF, d’être des éléments-clés dans la réorientation professionnelle.

Ici, il semble qu’une aide appropriée et professionnelle dans la recherche d’emploi puisse faire une différence. Selon les coachs de carrière de l’ACF, de nombreux candidats seraient déstabilisés par la dynamique toujours plus élevée sur le marché du travail. Différentes analyses, auto-tests et jeux de rôle peuvent beaucoup contri-buer à la connaissance de soi et aider à regagner confiance en soi, ce qui est décisif pour réussir les entretiens d’embauche. C’est pourquoi, selon l’association, la demande de formations et l’admission dans des pro-grammes d’outplacement et de newplacement, les évaluations et le coaching d’encadrement ont également-continué d’être très importantes l’année dernière. Pour de nombreuses entreprises et organisations, la forma-tion continue et les programmes pour renforcer les compétences d’encadrement et de management, ainsi que les thèmes-clés comme New Work, diversité et intégration au sein de l’organisation constituent des priorités.

Embauches en hausse dans le secteur des services et de l’industrie

En 2021, pour la première fois, la majorité des demandeurs d’emploi avec 43,85% (2020: 42,98%) venait du secteur industriel, suivie par le secteur des services, dont la part a reculé de 46,44% en 2020 à 42,59% l’année dernière. Le nombre de demandeurs d’emploi d’organismes administratifs a augmenté à nouveau légèrement à 6,52 % (2020: 6,21 %). On remarque, en outre, la très forte augmentation du secteur non lucratif à 7,04% (2020: 5,37%), ce qui représente un nouveau record. Par le passé, les administrations publiques et associations à but non lucratif utilisaient plutôt moins les services d’outplacement.

Plus de la moitié des candidats pris en charge par les entreprises de conseil de l’ACF ont trouvé un nouvel em-ploi dans le secteur des services (54,80%), nettement plus que l’année précédente (2020: 49,04 %). Ainsi, dans le secteur des services, à nouveau plus de candidates et candidats ont été embauchés que licenciés. 30,87% ont pu à nouveau être employés dans le secteur de l’industrie (2020: 31,82 %). Il est intéressant de noter aussi, qu’avec un chiffre de 4,54%, la part des embauches dans les associations à but non lucratif est en très forte croissance par rapport à l’année précédente (2020: 1,4%), alors que celle dans les administrations a reculé à 4,16% (2020: 5.82 %).

Après un niveau maximum l’année précédente (2020: près de 10%), seuls 5% environ ont franchi le pas de l’indépendance en 2021. Cela s’explique par le fait qu’en 2021, comme signe de son rétablissement logique après la première année de pandémie, le marché du travail offrait de nombreuses possibilités.