Paris (ats/afp/reu) La nouvelle proposition d'Air France sur le périmètre de sa filiale à bas coût Transavia, au coeur de la bataille entre la direction et les syndicats, est "largement insuffisante", a déclaré le président du syndicat majoritaire chez les pilotes (SNPL AF Alpa) Jean-Louis Barber.
Pour réagir à la concurrence toujours plus vive de transporteurs à bas coûts, le groupe AF-KLM veut développer la flotte de Transavia en France en attirant des volontaires d'Air France. Il veut aussi ouvrir de nouvelles bases Transavia en Europe dès 2015, avec des pilotes sous contrats locaux.
Après avoir proposé mardi de limiter temporairement l'extension de Transavia à 30 avions en France jusqu'en 2019, Air France a mis sur la table mercredi soir une deuxième offre: conclure avec les syndicats un accord délimitant précisément les activités de Transavia France, Hollande et Europe.
Garanties "insuffisantes"
Ces "garanties périmétriques" proposées pour que la future Transavia Europe n'empiète pas sur Transavia France "sont largement insuffisantes pour protéger les emplois français", a estimé le président du SNPL, dont les adhérents se prononceront samedi sur une éventuelle poursuite de la grève au-delà de lundi. "Si les pilotes votent à nouveau la grève, cette fois ce sera illimité."
Un mouvement d'une semaine serait le plus long conflit mené par des pilotes d'Air France depuis 1998. La direction évalue son coût de 10 à 15 millions d'euros par jour (jusqu'à 18 millions de francs), hors dédommagements.
Mercredi, le gouvernement français a appelé les pilotes à arrêter une grève qui, selon le Premier ministre Manuel Valls, n'est "pas comprise". "Il est regrettable qu'une seule catégorie, en l'occurrence les pilotes, puisse mettre à l'arrêt le transport aérien dans le pays", a-t-il dit, affirmant que "c'est l'avenir de la compagnie Air France qui est en jeu".
Nouvelles annulations en Suisse
Comme pour les jours précédents, 60% des pilotes se sont déclarés grévistes jeudi, selon la direction (75% d'après le SNPL). En conséquence, seuls quatre avions sur dix (42%) doivent décoller dans la journée, une proportion similaire à celle de la veille.
La Suisse ne passe pas totalement entre les gouttes. Si tous les vols au départ de Bâle-Mulhouse étaient, comme les trois jours précédents, opérés sans encombre, les aéroports de Genève et de Zurich proposaient moins de liaisons que prévu: quatre sur neuf, respectivement une sur cinq.