14.05.2020

Baisse des heures de travail fin mars

Le nombre de personnes actives occupées en Suisse s’est accru de 1,1% entre le 1er trimestre 2019 et le 1er trimestre 2020. Sur la même période, le taux de chômage selon la définition du Bureau international du Travail (BIT) a reculé de 4,9% à 4,5%. Ces indicateurs reflètent des moyennes du trimestre et ne sont donc que marginalement impactés par la crise du COVID-19. Des premières estimations indiquent cependant une baisse des heures de travail au cours des 2 dernières semaines du trimestre.

Ce sont là quelques résultats tirés de l’enquête suisse sur la population active (ESPA). L’essentiel des résultats présentés ici portent sur la situation moyenne au 1er trimestre 2020. Le renforcement des mesures de protection de la population introduit par le Conseil fédéral le 16 mars suite à la pandémie de COVID-19 n’a porté que sur 2 des 13 semaines du trimestre. Les indicateurs de la population active occupée et du chômage au sens du BIT ne sont donc que peu impactés. Une première estimation de l’évolution des heures de travail durant le trimestre est toutefois livrée, précise l'OFS dans un communiqué.

Population active occupée

En Suisse, 5,103 millions de personnes étaient actives occupées au 1er trimestre 2020, soit 1,1% de plus qu’à la même période de 2019. Parmi celles-ci, le nombre d'hommes a augmenté de 1,2% et celui des femmes de 1,0%. En termes d’équivalents plein temps (EPT), la hausse entre les 1ers trimestres 2019 et 2020 a été de 1,6% (hommes : +1,1%; femmes : +2,4%). Après correction des variations saisonnières, le nombre d’actifs occupés et le nombre d’EPT ont respectivement augmenté de 0,4% et 0,9% entre le 4e trimestre 2019 et le 1er trimestre 2020.

Main-d’œuvre suisse et main-d’œuvre étrangère

Entre les 1ers trimestres 2019 et 2020, le nombre de travailleurs de nationalité étrangère a progressé de 3,2% et celui de nationalité suisse de 0,2%. Parmi les actifs occupés étrangers, la progression a été la plus forte chez les frontaliers (livret G: +4,5%; une partie de la hausse est cependant due à un effet technique, cf. annexe méthodologique). Venaient ensuite les titulaires d’une autorisation d’établissement (livret C: +3,6%) et les titulaires d’une autorisation de séjour (livret B ou L, en Suisse depuis 12 mois ou plus: +1,8%). En revanche, le nombre d’actifs occupés titulaires d’une autorisation de séjour de courte durée (livret L, depuis moins de 12 mois en Suisse) a diminué (–3,4%).

Chômage en Suisse et en Europe

Au 1er trimestre 2020, 222 000 personnes étaient au chômage en Suisse selon la définition du BIT, soit 21 000 de moins qu'un an auparavant. Ces chômeurs représentaient 4,5% de la population active, une part en baisse par rapport au 1er trimestre 2019 (4,9%). Corrigé des variations saisonnières, le taux de chômage a évolué légèrement à la hausse par rapport au trimestre précédent (de 4,1% à 4,2%). Entre les 1ers trimestres 2019 et 2020, le taux de chômage a reculé tant dans l'Union européenne (UE: de 7,2% à 6,8%) que dans la zone Euro (ZE19: de 8,1% à 7,6%).

Chômage des jeunes

En Suisse, le taux de chômage des jeunes (15-24 ans) au sens du BIT est resté stable à 7,2% entre les 1ers trimestres 2019 et 2020. Sur la même période, le taux de chômage des jeunes s'est contracté tant dans l'Union européenne (EU: de 15,9% à 15,3%) que dans la zone Euro (ZE19: de 16,5% à 15,9%).

Chômage selon diverses caractéristiques

Entre les 1ers trimestres 2019 et 2020, le taux de chômage au sens du BIT a reculé tant chez les 25 à 49 ans (de 4,9% à 4,3%) que chez les 50 à 64 ans (de 4,6% à 4,1%). Il est resté stable chez les hommes (de 4,5% à 4,4%) et a reculé chez les femmes (de 5,4% à 4,6%). Ce taux s’est fortement réduit chez les personnes sans formation postobligatoire (de 9,7% à 7,5%); est resté stable chez celles avec une formation de degré secondaire II (4,6%) ; et a baissé de 3,8% à 3,4% pour les personnes avec une formation de degré tertiaire. Sur la même période, le niveau du chômage a fléchi chez les personnes de nationalité suisse (de 3,6% à 3,4%), particulièrement chez les personnes de nationalité étrangère (de 8,6% à 7,5%). Au 1er trimestre 2020, le taux de chômage au sens du BIT s’élevait à 5,5% chez les ressortissants de l’UE/AELE/UK et à 12,6% chez les ressortissants de pays tiers.

Travail à temps partiel et sous-emploi

Le nombre de personnes travaillant à temps partiel se montait à 1,744 million au 1er trimestre 2020, soit une légère baisse de 0,3% par rapport au 1er trimestre 2019. La part d’actifs occupés à temps partiel a progressé de 0,2 point de pour cent chez les hommes (de 17,7% à 17,9%) alors qu’elle a baissé chez les femmes de 1,1 point (de 60,0% à 58,9%). Parmi les personnes travaillant à temps partiel, 346 000 étaient en sous-emploi, c'est-à-dire qu'elles souhaitaient travailler davantage et étaient disponibles à court terme pour le faire. Le taux de sous-emploi se montait à 7,0% de la population active au 1er trimestre 2020, un chiffre stable par rapport au 1e trimestre 2019. Au 1er trimestre 2020, ce taux atteignait 3,7% chez les hommes et 10,8% chez les femmes.

Estimation de l’impact de la pandémiesur les heures de travail

Le renforcement des mesures de protection de la population a été introduit le 16 mars. Une première estimation de ses effets sur les heures de travail indique une baisse de 5,1% de la durée hebdomadaire effective de travail au cours des 2 dernières semaines du trimestre par rapport aux 11 premières semaines. La baisse est plus marquée chez les indépendants (-6,9%) que chez les salariés (-4,7%). Si la durée de travail n’a pas plus baissé, c’est parce que la part des personnes absentes du travail (durant toute une semaine) en raison de vacances était de 8,0% durant les 11 premières semaines du trimestre contre 2,1% durant les deux dernières. La baisse des vacances lors des deux dernières semaines de mars est habituelle; elle est toutefois beaucoup plus marquée au 1er trimestre 2020 qu’à la même période de l’année précédente (1er trimestre 2019: de 7,5% au cours des 11 premières semaines à 4,0% au cours des 2 dernières semaines).