Bruxelles révise la croissance 2015 à la hausse, à 1,3%

La croissance devrait être légèrement meilleure que prévu cette année dans la zone euro grâce à la baisse des prix du pétrole et de l'euro, selon la Commission européenne. Toutefois, le continent est désormais en déflation.
 

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Bruxelles (ats/afp) La croissance de la zone euro devrait être de 1,3% en 2015 (contre 1,1% prévu à l'automne) et de 1,9% en 2016 (contre 1,7% à l'automne), selon les prévisions économiques d'hiver de la Commission publiées jeudi 5 février.

Mais la zone sera en déflation, avec une baisse des prix de 0,1% en moyenne sur l'année. La tendance devrait s'inverser en 2016, avec une hausse des prix de 1,3% en moyenne.

"La chute des prix du pétrole et l'affaiblissement de l'euro apportent un soutien bienvenu à l'économie", a souligné le commissaire européen en charge des Affaires économiques, Pierre Moscovici. "Mais il y a toujours beaucoup de travail à faire pour que ça se concrétise au niveau de l'emploi, qui reste une réalité insaisissable pour des millions d'Européens", a-t-il ajouté.
Si les créations d'emplois se sont accélérées fin 2014, le chômage reste à un niveau élevé, à 11,2% cette année, selon la Commission, avant de passer sous la barre des 11% en 2016, à 10,6%.

Effets des réformes

"Après les choix politiques difficiles faits par les gouvernements en raison de la crise, les effets des réformes apparaissent. Nous devons accélérer le rythme des réformes visant à conforter la reprise et à s'assurer que cela se traduise par de l'argent dans les poches des citoyens", a indiqué le vice-commissaire en charge de l'Euro, Valdis Dombrovskis, cité dans un communiqué.

La situation reste très contrastée selon les pays. Après une croissance de seulement 0,4% en 2014, la France devrait voir sa situation s'améliorer avec une croissance de 1,0% cette année (contre 0,7% prévu à l'automne), puis 1,8% en 2016 (contre 1,5% prévu précédemment). Des prévisions qui confirment le scénario du gouvernement français pour cette année.
En récession en 2014 (PIB en baisse de 0,5%), l'Italie, la troisième économie de la zone euro, devrait avoir du mal à émerger: la Commission table sur une croissance de 0,6% cette année, puis de 1,3% l'an prochain.

Investissement insuffisant

Première économie de la zone euro, l'Allemagne continue de jouer son rôle de moteur avec une croissance de 1,5% et de 2% l'an prochain. En novembre, Bruxelles se montrait moins optimiste et tablait sur une croissance de 1,1% en 2015, puis de 1,8%.

L'Irlande affiche une croissance de 3,5% cette année puis de 3,6% l'an prochain, tandis que Chypre, en récession en 2014, affiche une croissance de 0,4% cette année puis de 1,6% l'an prochain, selon les analyses de la Commission. Les deux pays ont été violemment touchés par la crise de la dette et ont dû bénéficier d'un programme d'assistance financière, notamment pour soutenir leurs banques.

De manière générale, la croissance est tirée par la demande intérieure, et dans une moindre mesure par les exportations. En revanche, l'investissement reste insuffisant. La Commission européenne a lancé un vaste plan d'investissement destiné à mobiliser 315 milliards d'euros pour les investissements, mais ses effets ne devraient pas se traduire avant 2016.