Combien coûte le management de transition en Suisse?
Robert Walters a publié les résultats de son Étude Européenne du Management de Transition, un baromètre sur les taux journaliers du management de transition par fonction et par pays. A partir d’une enquête menée auprès de 2000 managers de transition européens, l’étude met en avant le recours croissant aux managers de transition, alors que les entreprises tentent de réduire l’impact de la crise Covid-19 et que les professionnels recherchent de nouveaux modes de travail.
La croissance constante du management de transition depuis plusieurs années en Suisse témoigne du retour sur investissement pour les entreprises confrontées à des défis inédits et des inévitables transformations, indique un communiqué. Mais ces dernières n’ont pas toutes fait appel à des managers de transition, souvent soucieuses des coûts qui y sont associés. L’étude de Robert Walters révèle les taux journaliers des managers de transition, ainsi que leur évolution sur un an, par fonction:
- Directeur juridique et conformité: 1300 à 2300 CHF
- Consultant SAP: 1100 à 2000 CHF
- Directeur des systèmes d’information: 1500 à 1900 CHF
- Directeur comptabilité: 1500 à 1800 CHF
- Directeur de l’audit interne: 1400 à 1800 CHF
- Directeur financier: 1200 à 1800 CHF
- Chief Restructuring Officer: 1000 à 1800 CHF
Les profils dont l’évolution des taux est la plus forte entre 2019 et 2020 (pré ou post-Covid) sont liés à des enjeux critiques dans les entreprises ou à une pénurie d’experts et de compétences disponibles en interne. Les managers de transition ayant connu la plus forte progression en rémunération ont été les responsables et directeurs financiers (+15 à 20%), les directeurs de projet informatique (+8%) et les contrôleurs financiers groupe (+5%).
Le management de transition, un rempart contre la crise
Après le choc initial de la crise sanitaire, qui a poussé les entreprises à se concentrer sur les mesures urgentes, l’incertitude économique actuelle rebat les cartes des priorités. Bien que la plupart des entreprises suisses aient ralenti leurs projets de transformation, le management de transition est une véritable variable d'ajustement pour celles qui envisagent des plans de continuité d’activité.
« Les entreprises vont faire davantage appel à ces professionnels expérimentés lorsque les plans de reprise et de transformation reprendront. Les managers de transition sont également très recherchés lorsqu'il s'agit de créer de la valeur au sein d'une organisation, ce sera d’ailleurs un élément clé pour soutenir la reprise économique. » commente Christian Atkinson, Directeur de Robert Walters Suisse.
Quel profil pour le nouveau manager de transition suisse?
La crise a aussi changé le regard sur la façon de travailler en Suisse comme en Europe. Nombreux sont les cadres qui remettent en question leur action au sein de l’entreprise et veulent donner plus de sens à leur mission. Beaucoup d’entre eux, qui n’avaient pas pensé au management de transition jusqu’alors, sont aujourd’hui séduits par ses atouts, que souligne l’étude :
- La possibilité de travailler avec différentes équipes, l’indépendance vis-à-vis de l’entreprise, la flexibilité dans le choix des missions et le fait de tirer le meilleur parti de leur expertise, sont cités par les managers de transition suisses comme les principales raisons pour lesquelles ils ont fait le choix du management de transition.
- Ils sont 56 % à déclarer gagner autant ou davantage qu’en CDI.
- Les missions durent en moyenne entre 3 à 6 mois ; près de la moitié des sondés (44 %) déclarent ne pas s’interrompre (ou attendre moins de 3 mois) entre deux missions.
« La durée moyenne des missions s'allonge en Suisse, et nous avons même constaté que certains directeurs financiers de transition effectuaient deux missions en même temps, ce qui n'était jamais le cas auparavant. », déclare Christian Atkinson.
Des différences notables par pays
La crise a aussi souligné le niveau de maturité des différents marchés européens. Au Benelux, berceau européen du management de transition, ainsi qu’en France et en Allemagne, le recours au management de transition est établi et accepté comme une variable d’ajustement naturelle. Les entreprises y font largement appel lorsqu’elles n’arrivent pas à trouver des candidats en recrutement permanent.
Les attentes post-Covid varient également. Si les Pays-Bas ont peu diminué le recours au management de transition depuis le début de la crise, c’est surtout pour bénéficier de sa flexibilité. Les entreprises allemandes et françaises quant à elles devraient solliciter les managers de transition pour gérer les plans sociaux, plans de relance et autres restructurations.
Le Royaume-Uni reste marqué par le Brexit, avec une augmentation des missions de management de transition directement liée à la sortie de l’Union Européenne.