Commission tripartite neuchâteloise inquiète du statut de stagiaire

La Commission tripartite neuchâteloise chargée de l'observation du marché du travail (Ctrip) s'inquiète de la stagnation du salaire médian. Lors de la présentation de son rapport d'activité 2014, elle a également jugé préoccupant le statut des stagiaires.
 

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Neuchâtel (ats) Le statut de stagiaire est souvent invoqué pour justifier de basses, voire de très basses rémunérations, dénonce la Ctrip. "C'est un vrai problème", a déclaré son président Jean Studer. Ce constat s'applique à tous les domaines et s'étend au niveau national.

"Cette problématique ne concerne pas seulement le secteur privé mais aussi le secteur public", a ajouté Jean Studer. L'ancien conseiller d'Etat neuchâtelois a cité le cas d'un architecte stagiaire avec un salaire de 2000 francs par mois ou encore celui d'un docteur en chimie payé 2500 francs par mois.

Salaire médian

La stagnation du salaire médian dans le canton de Neuchâtel par rapport à l'évolution suisse est également un sujet d'inquiétude, selon Jean Studer. Cette situation peut paraître paradoxale alors que la création d'emplois est en augmentation.

La Commission tripartite neuchâteloise a aussi lancé une enquête sur la rémunération des chauffeurs de taxi, et des travailleurs dans les échoppes des stations-service. Le résultat de ces enquêtes devrait être connu pendant cette année.

Sous-enchère salariale

Le rapport d'activité relève que 388 entreprises (288 en 2013) ont fait l'objet, l'année dernière, d'un contrôle en matière de mesures d'accompagnement sur la libre circulation des personnes. Au final, 65 sociétés ont été soupçonnées de pratiquer le "dumping" salarial pour un total de 155 employés.

La sous-enchère a été établie pour 16 entreprises, représentant 19 employés. Ces sociétés prises ont procédé aux corrections salariales demandées et payé des différences de salaire totalisant 90'500 francs. Seize autres dossiers ont été classés en raison d'une sous-enchère très faible ou de la liquidation de l'entreprise.

Le Service des migrations a lui prononcé 33 mesures administratives en lien avec les obligations d'annonce et de renseignement pour les travailleurs détachés et les travailleurs indépendants de l'Union européenne (UE). Quatre sanctions pénales ont été rendues par le Ministère public en lien avec les mêmes catégories de travailleurs.

"Nous sommes un peu plus rigoureux avec les employeurs s'il y a l'apparence d'une sous-enchère salariale", a expliqué Jean Studer qui a accompli en 2014 sa première année en tant que président. La Commission tripartite n'est pas chargée de la surveillance des secteurs disposant d'une convention collective de travail (CCT) étendue comme la construction et la restauration.