Compétences 4.0: l'impréparation des entreprises suisses est préoccupante
Les chefs et DRH des entreprises suisses sont très mal préparés face aux besoins de compétences 4.0. Telle est la conclusion d’une étude réalisée par Von Rohr & Associates auprès de plus de mille entreprises en Suisse.
En partenariat avec Grass & Partner AG, cette étude est issue de la récolte des données de 600 chefs d’entreprises et DRH (sur des milliers d’entreprises interrogées, tous secteurs confondus, en Suisse). Finalisée en janvier 2020, soit avant la crise du Covid-19, cette étude apparaît comme un arrêt sur image et permet de placer le curseur dans un contexte « hors crise», estime Von Rohr & Associates dans un communiqué.
Le Covid-19 constitue-t-il le wake-up call pour ces entreprises ? Avec cette étude, il est possible d’analyser d’où les chefs d’entreprise et DRH partent et de tenter de comprendre comment ils vont traverser la crise économique et avec quelles compétences.
Les organisations modérément préparées au changement
A souligner que 43% des organisations interrogées déclarent que la transformation digitale a un impact négatif sur la vitesse du changement. Cette tendance est plus marquée en Suisse alémanique (45%) qu’en Suisse romande (19%) et pour les secteurs d’activité Banque/Services financiers/Assurance (48%), Négoce (53%) et Organisation internationale ou à but non-lucratif (58%). 30% estiment que la transformation numérique ne change pas leur modèle économique, comme si les fintechs, les plateformes de crowdfunding ou les GAFA n’existaient pas. Troublant constat, à l’heure ou le modèle économique des banques n’a jamais été aussi chahuté par l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché.
A relever également que 44% des répondants estiment que les changements liés à la transformation numérique comportent une menace pour le bien-être des collaborateurs. Et 68%, soit une large majorité, constatent un impact négatif sur la perception du stress.
Défis pour les organisations, selon Von Rohr & Associates
Face au défi n°1, à savoir devancer la transformation des métiers, près d’un quart des entreprises exprime qu’au moins 40% de leurs collaborateurs auront besoin d’une remise à niveau majeure d’ici 2023. L’entreprise ne peut plus se satisfaire d’accompagner le changement, elle doit l’anticiper sous bien des aspects en permettant aux collaborateurs de développer des compétences transverses comme « apprendre à apprendre.»
Face au défi n°2, à savoir booster l’employabilité, force est de constater le retard dans le positionnement de l’entreprise, qui lui permettrait un avantage concurrentiel. C’est le même constat pour l’employabilité des salariés seniors. Or, les plus de 50 ans représentent un capital immatériel, constitué de compétences et de savoir-faire en situation souvent implicites et ignorées.
Le conseil en gestion de carrière et transition vers la retraite, l’accompagnement au développement des compétences des plus de 45 ans avec des programmes spécifiques et des modalités d’apprentissage adaptées, autant de solutions à explorer, que Von Rohr & Associates recommande aux chefs d’entreprise et DRH.