De nouvelle perspective grâce à la réinsertion
L’an dernier, la Suva a versé plus de 1,9 million de francs à des entreprises pour soutenir la réinsertion de personnes accidentées. 71 victimes d’accidents ont ainsi bénéficié de nouvelles perspectives professionnelles, ce qui a permis d’économiser près de 16 millions de francs sur les prestations d’assurance futures.
Plusieurs études montrent que les chances de réinsertion diminuent de moitié après une incapacité de travail de six mois. Il importe donc de permettre aux personnes concernées de réintégrer leur poste de travail le plus rapidement possible. La Suva s’engage en faveur de la réinsertion professionnelle des personnes accidentées, car celle-ci fait partie des priorités de la Suva, avec la prévention et l’assurance, souligne un communiqué.
L’une des mesures prévues à cet effet est le programme d’incitations pour réinsertions en entreprise: les employeurs qui offrent une perspective professionnelle à leurs collaboratrices et collaborateurs accidentés bénéficient du soutien financier de la Suva. En 2021, la Suva a ainsi investi plus de 1,9 million de francs dans la réinsertion réussie de personnes accidentées, ce qui a permis d’économiser près de 16 millions de francs sur les indemnités journalières et les rentes futures. Les économies ainsi engendrées bénéficient à toutes les personnes assurées à la Suva sous la forme de primes plus basses.
Une perspective professionnelle plutôt qu’une rente à vie
Avec le programme d’incitations pour réinsertions en entreprise, les personnes concernées bénéficient d’une perspective professionnelle plutôt que d’une rente à vie. L’effort se concentre sur les personnes accidentées qui se retrouvent dans l’incapacité de poursuivre l’activité qu’elles exerçaient auparavant. Pour pouvoir bénéficier du programme, il faut que les personnes concernées n’aient pas droit à une mesure professionnelle de l’assurance-invalidité (AI), notamment parce qu’elles ne peuvent pas bénéficier d’un reclassement faute de formation. Par ailleurs, la mesure de réinsertion doit être financièrement rentable. Il est important aussi que les personnes concernées soient motivées à participer au programme de réinsertion. La Suva et l’AI collaborent étroitement à la mise en œuvre de ce dernier.
En 2021, 71 personnes (67 hommes et 4 femmes) ont ainsi pu se réinsérer dans la vie professionnelle. La plupart des personnes concernées s’étaient blessées aux épaules, aux genoux et aux mains ou avaient subi un traumatisme cranio-cérébral. 45 d’entre elles étaient actives dans l’industrie et l’artisanat et 26 dans la construction. La moyenne d’âge se situait à 51 ans, la plus jeune personne étant âgée de 24 ans et la plus âgée, de 65 ans. Les employeurs se sont montrés solidaires en continuant à employer 60 des collaboratrices et collaborateurs accidentés dans l’entreprise. Les autres personnes ont trouvé un nouvel employeur. En outre, 31 nouveaux postes aménagés ont été créés à des fins de réinsertion.
Le système d’incitations pour réinsertions en entreprise a été institué par la Suva en 2016. Si les conditions sont remplies, la Suva peut prendre en charge le coût de la réinsertion jusqu’à concurrence de 20 000 francs. Ce montant couvre par exemple l’adaptation du poste de travail, une initiation ou des cours de formation permettant un changement d’activité ou l’obtention d’un nouvel emploi. Une récompense de 20 000 francs peut être accordée en plus à l’entreprise une fois la réinsertion menée à bien.
Ce programme a permis à la Suva de réinsérer avec succès 347 personnes accidentées depuis 2016, tout en réalisant des économies de 95 millions de francs sur les prestations d’assurance.