19.11.2024

Deux tiers des personnes arrivées en fin de droits ont retrouvé un emploi cinq ans plus tard

Depuis 2019, près de 25’000 personnes sont arrivées en fin de droits de l’assurance-chômage chaque année. Plus de la moitié d’entre elles ont retrouvé un emploi au cours de la première année après leur arrivée en fin de droits et deux tiers en ont fait autant au bout de cinq ans, indique une nouvelle publication de l’Office fédéral de la statistique. Après leur réintégration, ces personnes touchent cependant un salaire inférieur à celui des autres salariés. De plus, elles sont plus souvent actives dans des formes de travail atypiques.

La nouvelle publication «Situation des personnes arrivées en fin de droits» de l’Office fédéral de la statistique (OFS) s’appuie sur l’enquête de synthèse sur la protection sociale et le marché du travail (SESAM). Elle permet de comparer la situation des personnes arrivant en fin de droits à celle de l’ensemble des personnes actives occupées. L’étude publiée décrit la situation professionnelle de personnes au cours des années qui suivent leur arrivée en fin de droits. Elle ne prend cependant pas en compte la situation avant le chômage et les causes ayant conduit à une arrivée en fin de droits.

Entre 2019 et 2023, en moyenne 25 000 personnes sont arrivées en fin de droits chaque année. Leur nombre a toutefois fortement varié: il a affiché son niveau le plus bas en 2020 (environ 13 500 arrivées en fin de droits), atteint un pic en 2022 (environ 34 000) et s’est avéré remarquablement bas en 2020 et en 2021. Ce creux s’explique par l’octroi d’indemnités journalières supplémentaires pendant la crise du COVID-19, qui avaient pour but d’éviter des arrivées en fin de droits à un moment où peu de postes étaient vacants. Comme ces mesures ont retardé une partie des arrivées en fin de droits, le nombre de ces dernières a de nouveau sensiblement augmenté en 2022.

Réintégration sur le marché du travail après une arrivée en fin de droits

Sur l’ensemble de la période observée, plus de la moitié des personnes arrivées en fin de droits (53%) ont retrouvé un emploi au cours de l’année qui a suivi. Cinq années après être arrivées en fin de droits, 66% des personnes étaient de nouveau actives occupées, alors que 15% étaient encore à la recherche d’un emploi. Les 19% restants avaient quitté le marché du travail. Les personnes âgées de 45 à 64 ans étaient surreprésentées parmi les chômeurs en fin de droits: elles en constituaient 51%, leur nombre correspondant à 43% des personnes au chômage et à 42% de la population active. La proportion des personnes sans formation professionnelle ou d’origine étrangère était également supérieure parmi les chômeurs en fin de droits qu’au sein de l’ensemble de la population active: la première catégorie représente 26% des personnes en fin de droits, mais seulement 15% de la population active. Quant aux personnes de nationalité étrangère, elles représentent 46% des chômeurs en fin de droits et 29% de la population active.

Davantage de flexibilité, de travail à temps partiel et de sous-emploi

Les personnes en fin de droits qui reprennent pied sur le marché du travail sont plus souvent actives dans des formes de travail atypiques que les autres salariés: 14% travaillaient sur appel (contre 8% du total de salariés) et 5% étaient placées et payées par une agence de travail temporaire (contre 1% de tous les salariés). Parmi les personnes arrivées en fin de droits précédemment, 16% possédaient un contrat de travail à durée déterminée. À titre de comparaison, cette part était de 9% parmi l’ensemble des salariés.

Chez les hommes ayant retrouvé un emploi après avoir été en fin de droits, 42% travaillaient à temps partiel, alors que la proportion était de 17% pour l’ensemble des hommes actifs occupés. La même chose s’observe chez les femmes (66% après avoir été en fin de droits, contre 58% pour l’ensemble des femmes actives occupées).

Parmi les actifs occupés qui travaillaient à temps partiel après avoir été en fin de droits, 51% auraient souhaité augmenter leur taux d’occupation et étaient prêts à le faire dans les trois mois. Ces personnes sont considérées en sous-emploi. La part du sous-emploi était nettement inférieure (21%) chez les personnes occupées à temps partiel sans avoir été en fin de droits.

Des salaires plus bas

Si le salaire horaire médian (brut) était de 37 fr. 80 pour l’ensemble des salariés, il se situait à 29 fr. 80 chez les personnes ayant retrouvé un emploi après avoir été en fin de droits. Chez les directeurs, cadres de direction et gérants, l’écart entre les salariés en général (57 fr. 20) et les salariés ayant été en fin de droits (43 fr. 20) était particulièrement marqué. Il était en revanche nettement moins grand dans la catégorie des professions élémentaires (24 fr. 90 contre 26 fr. 20 pour les salariés en général).