19.01.2021

Diminution de 15% des offres d’emplois

Au 4e trimestre 2020, les entreprises mettent au concours 15% de postes en moins par rapport à l’année précédente, constate Adecco dans son Swiss Job Market Index. Après le confinement de mars 2020 lié à la crise du coronavirus, les valeurs d’indice sont descendues aussi bas qu’il y a cinq ans après le choc du franc.

Par rapport à mi-2020, un rétablissement s’est toutefois déjà dessiné entre temps. L’augmentation s’élève à environ +8%, selon un communiqué. C’est ce que montre l’enquête scientifique de l’Adecco Group Swiss Job Market Index du Moniteur du marché de l’emploi de l’Université de Zurich. Les grandes régions ne sont pas toutes aussi fortement touchées par le recul des offres d’emploi : la Suisse centrale affiche la plus faible diminution des publications d’offres d’emploi, l’agglomération de Zurich la plus forte.

Le marché de l’emploi suisse termine au 4e trimestre de l’année 2020 marquée par la crise du coronavirus en recul de 15% par rapport à l’année précédente. « La première vague de la pandémie et l’imposition de mesures de protection à large portée qui a suivi ont eu un impact fort sur de nombreuses entreprises, ce qui a conduit à une chute du nombre d’offres d’emploi partout en Suisse. Depuis lors, le nombre des offres d’emploi a toutefois augmenté à nouveau de 8% jusqu’au 4e trimestre 2020. Dans de nombreux secteurs ainsi que dans l’économie domestique, un rétablissement s’est dessiné, par exemple à partir de l’été dans l’hôtellerie et dans le bâtiment, et par intermittence dans le secteur manufacturier. Mais le secteur de la santé lui aussi a pu se rétablir après la reprise des traitements non indispensables à la survie1. Ce rétablissement a toutefois été freiné par les restrictions et les incertitudes liées à la deuxième vague d’infection, ce qui a été documenté par les experts du SECO au regard de l’évolution du PIB », a commenté Monica Dell’Anna, CEO du Groupe Adecco Suisse.

Des différences notables apparaissent cependant entre les grandes régions : La Suisse centrale a subi les pertes les plus faibles avec une baisse de 7% par rapport à l’année précédente, suivie par la Suisse du Nord-Ouest avec une baisse de 9%. La Suisse orientale (-11%), la région lémanique (-13%) et l’Espace Mittelland (-14%) se situaient dans la moyenne. C’est dans l’agglomération de Zurich que les offres d’emploi ont le plus fortement diminué, avec une baisse de 23%.

« L’agglomération zurichoise, en tant que conurbation, a été touchée particulièrement fort par la réduction de la mobilité et le retour de nombreux employés au télétravail. Le recul des flux de pendulaires a entraîné celui de la consommation privée dans les villes. Le commerce de détail, les prestations de services privés et sociaux, les entreprises des secteurs de la culture, de l’événementiel et des loisirs ainsi que la gastronomie et l’hôtellerie ont fortement diminué. Cela s’est par la suite traduit par une réduction du nombre d’offres d’emploi pour les métiers correspondants », explique Anna von Ow, du Moniteur du marché de l’emploi Suisse.

Dans toutes les régions, ce sont les métiers techniques et informatiques qui ont subi la plus forte chute par rapport à l’année précédente (-25%). « De nombreux métiers appartenant au groupe technique et informatique sont mis au concours par les entreprises des secteurs sensibles à la conjoncture et tournées vers l’exportation, qui ont tout particulièrement souffert de la crise du coronavirus. Les autres se trouvent dans les secteurs de l’immobilier et de la construction ou dans les transports, qui ont également subi des pertes plus lourdes, comme le montrent les analyses du SECO2 »,commente Anna von Ow. Le nombre d’annonces dans les métiers des services aux entreprises plonge de 21%, celui des prestations de services à la personne et sociaux de 17%, et les métiers de l’industrie et du bâtiment de 15%. Les différents métiers évoluent toutefois différemment entre les grandes régions.

La majeure partie du marché de l’emploi en Suisse se trouve dans l’agglomération zurichoise. C’est elle qui a subi les plus lourdes pertes au 4e trimestre de l’année 2020 marquée par la crise du coronavirus par rapport à l’année précédente. Le nombre d’offres d’emploi a reculé de 23%. Les services à la personne et sociaux sont les plus fortement touchées, avec une diminution de 37%. Ceux-ci comprennent notamment le personnel de service et de cuisine, ainsi que les métiers de l’enseignement et de l’éducation. Les offres d’emploi des métiers techniques et informatiques ont subi un recul d’environ un quart (-26%), ainsi que celles de l’industrie et du bâtiment (-24%). Les offres d’emploi des métiers des services aux entreprises ont baissé d’un peu plus d’un cinquième (-22%).

Dans l’Espace Mittelland, le nombre des offres d’emploi au 4e trimestre 2020 a reculé de 14% par rapport à l’année précédente. Contrairement à d’autres régions, aucun rétablissement n’a eu lieu ici entre temps. Les métiers particulièrement touchés actuellement sont ceux de la technique et de l’informatique, pour lesquels on enregistre environ un quart d’offres d’emploi en moins (-25%). Les offres d’emploi pour les métiers des services à la personne et sociaux ont diminué de 22%. Toutefois, le nombre d’offres d’emploi dans ces métiers avait fortement augmenté avant la pandémie, ce qui permet de considérer le recul actuel comme moins drastique. Les offres d’emploi pour les métiers dans l’industrie et le bâtiment ont chuté de 20% par rapport à l’année précédente, et les métiers des services aux entreprises ont baissé de 16%. Par rapport au trimestre précédent, les métiers de l’industrie et du bâtiment se sont déjà rétablis avec une hausse de 16%.

Dans la Région lémanique, au 4e trimestre 2020, 13% d’offres d’emploi en moins ont été publiées par rapport à l’année précédente. Ce sont plus particulièrement les métiers des services aux entreprises (-27% par rapport à l’année précédente) qui ont été touchés par le recul des offres d’emploi, également par rapport au trimestre précédent avec -10%. Si l’on compare à l’année précédente, les métiers de la technique et de l’informatique ont reculé de 24%. Ce recul a faibli après la première forte chute, et n’atteignait plus que 6% par rapport au 3e trimestre. Le recul dans les métiers de l’industrie et du bâtiment a été de 19% par rapport à l’année précédente et de 14% par rapport au trimestre précédent. Seuls les métiers des services à la personne et sociaux (surtout les métiers de la santé) ont augmenté, de 11% par rapport à l’année précédente et de 6% par rapport au 3e trimestre.

En Suisse orientale, le nombre d’offres d’emploi à la fin de l’année de pandémie 2020 a régressé de 11% par rapport à l’année précédente. Depuis l’effondrement qui a immédiatement suivi le confinement du mois de mars, la situation s’est stabilisée en Suisse orientale, où le rétablissement a majoritairement été absent. Les différents groupes de métiers n’ont toutefois pas tous été touchés aussi fortement par la chute. Les métiers de l’industrie et du bâtiment ont pu se maintenir près de leur niveau de l’année précédente avec une baisse de 3%, ce qui était tout à fait notable dans cette région où l’industrie d’exportation est particulièrement importante. Les métiers des services à la personne et sociaux ont reculé de 14% par rapport à 2019, mais par rapport au trimestre précédent, un rétablissement se dessine déjà pour ce groupe de métiers avec une augmentation de 5%. La diminution des offres d’emploi dans les services aux entreprises a en revanche été plus nette, atteignant 21% par rapport à 2019 et 9% par rapport au trimestre précédent. Par rapport à l’année précédente, le recul dans les métiers de la technique et de l’informatique a été de 38%, et de 15% par rapport au trimestre précédent. La valeur d’indice de ce groupe de métiers en Suisse orientale se déplace ainsi et se retrouve au même niveau qu’après le choc du franc.

La baisse en Suisse du Nord-Ouest a atteint 9% par rapport à l’année précédente au 4e trimestre 2020. Par rapport au trimestre précédent, la région fait preuve de stabilité (+3%). Les offres d’emploi pour les métiers des services à la personne et sociaux restent stables par rapport à 2019 avec une augmentation de 4%, mais ont légèrement reculé par rapport au 3e trimestre (-4%). Tous les autres groupes de métiers montrent une évolution négative par rapport au même trimestre de l’année précédente: Si l’on compare à l’année précédente, les métiers de l’industrie et du bâtiment ainsi que ceux de la technique et de l’informatique ont nettement reculé avec respectivement -18% et -20%. La valeur d’indice actuelle des métiers de l’industrie et du bâtiment retrouve pendant l’année 2020 marquée par le coronavirus le niveau de 2015, alors qu’aucun rétablissement n’est encore en vue au 4e trimestre, comme le montre la comparaison trimestrielle avec un recul de -9%. Inversement, les métiers de la technique et de l’informatique ont déjà pu se stabiliser et se rétablir légèrement par rapport au trimestre précédent (+6%). Les métiers des services aux entreprises ont eux aussi subi par rapport à l’année précédente une chute du même ordre de grandeur (-19%), mais ont toutefois aussi pu se rétablir un peu au quatrième trimestre par rapport au trimestre précédent, avec une légère augmentation d’environ 6%.

La Suisse centrale a annoncé des pertes limitées au 4e trimestre de l’année de crise 2020, avec seulement -7% pour les mises au concours de postes, et affichait déjà une tendance à la hausse par rapport au trimestre précédent (+6%). Comparée aux autres régions suisses, la Suisse centrale s’en sort ainsi mieux que la moyenne. Par rapport à l’année précédente, les métiers des services à la personne et sociaux sont restés stables au 4e trimestre 2020 (+2%). Cette évolution a surtout été favorisée par la demande dans les métiers de la santé. Par rapport au trimestre précédent, le nombre des offres d’emploi a même augmenté de 12%. Les métiers des services aux entreprises ont enregistré un léger recul par rapport à l’année précédente (-6%), ainsi que ceux de l’industrie et du bâtiment (-8%). Les métiers qui ont le plus reculé par rapport à l’année précédente sont ceux de la technique et de l’informatique avec une baisse de 13%.