Suite à la décision du Parlement fédéral fin 2018, les entreprises à partir de 100 employé-e-s seront prochainement tenues d'analyser leur pratique salariale au regard de l'égalité. Les femmes sont en outre mieux protégées contre la violence grâce à la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique (Convention d'Istanbul), entrée en vigueur en 2018, et aux modifications du droit civil et pénal qui octroient la possibilité de surveiller électroniquement le respect d'une interdiction géographique ou d'une interdiction de contact. Enfin, grâce à son engagement financier, la Confédération a soutenu la création de 60'100 places de crèche depuis 2003, peut-on lire dans un communiqué.
Malgré ces avancées importantes, des problèmes subsistent. En moyenne, les femmes gagnent toujours 18 % de moins que les hommes, ce qui péjore ensuite leurs retraites, lesquelles sont inférieures de 37 %. Les rôles traditionnels restent très marqués et influencent les choix d'études et de profession des filles comme des garçons. De nombreuses familles ne disposent pas de places de crèches. Le pourcentage de femmes au Parlement fédéral stagne depuis 2007. Enfin, la violence domestique continue de tuer: une personne meurt toutes les deux semaines.
Tel est le bilan de la Suisse près d'un quart de siècle après la quatrième Conférence mondiale de l'ONU sur les femmes, qui s'était tenue en 1995 à Beijing. À l'époque, 189 États, dont la Suisse, avaient signé cette déclaration aux engagements visionnaires ainsi que le Programme d'action de Beijing, qui jetait les bases de sa mise en œuvre. Avec ce rapport, la Suisse répond à la demande de l'ONU de montrer les récentes évolutions dans la politique de l'égalité et de mettre en évidence les points qui restent à améliorer. Un bilan mondial sera effectué lors de la 64e session de la Commission de la condition de la femme (CSW), qui se tiendra l'an prochain à New York.