Fausses déclarations en hausse dans les dossiers de candidature en Suisse
Seuls 43% des dossiers d’employés et de dirigeants engagés se sont révélés totalement conformes, selon les données sur l’intégrité établies en 2020 par l’entreprise Aequivalant.
L’an dernier, la société Aequivalent, spécialisée dans la vérification d’antécédents, de la réputation et de l’intégrité des personnes, a analysé un échantillon représentatif de 3’269 dossiers. Conclusion: seuls 43% des dossiers vérifiés étaient totalement conformes en 2020, une tendance légèrement en baisse par rapport à 2019 (45%), indique un communiqué. Ce résultat révèle qu’il reste souvent des points d’attention et de non-conformité à évaluer présentant des risques potentiels de réputation ou d’intégrité pour un employeur.
Ainsi, 7% des dossiers analysés affichaient clairement des fausses déclarations et des points de non-conformité, révélant un niveau de manque d’intégrité proche de celui des années précédentes (8% en 2019 et 7% en 2018). Le nombre de dossiers candidats contenant des inexactitudes ou autres points d’attention a augmenté de 3%. (47% en 2019 et 50% en 2020). Il s’agit ici de déclarations partiellement incorrectes, d’éléments annoncés par les personnes concernées lors du processus de «screening», ou encore d’un éventuel refus de transparence ou d’autorisation de vérification.
Les irrégularités dans les déclarations des poursuites en hausse
Tout comme les années précédentes, la majeure partie des fausses déclarations (48%), concerne la probité financière des candidats. Cette catégorie capture l’omission de déclarer une poursuite ou une quelconque faillite liée à une société dont le candidat aurait pu être dirigeant. Il s’agit d’une tendance de non-conformité à la hausse avec 6% par rapport à 2019 (42%).
En 2020, les activités annexes sont l’élément le plus souvent omis dans les déclarations
Les nouvelles statistiques sur l’intégrité démontrent que la dissimulation ou non-déclaration des activités accessoires, et donc des conflits d’intérêts potentiels, poursuit sa progression en 2020. Elle devient même, proportionnellement, l’élément qui est le plus souvent omis dans les déclarations (5% des cas). Cet indicateur, essentiel aux yeux des employeurs dans une perspective de transparence, poursuit cette année encore son chemin à la hausse étant presque 2% supérieur aux chiffres de 2019 et pas moins de 6% par rapport à 2018.
Avec cette année de nouveau cinq cas avérés de faux diplômes, ou de fausses déclarations d’obtention de diplôme, les risques d’intégrité et de réputation liés aux qualifications des personnes engagées, restent une source de préoccupation pour les employeurs potentiels.
La réputation en ligne des candidats problématique durant cette année de pandémie
La plus importante évolution parmi les points d’attention concerne l’analyse de l’e-réputation des candidats et ce pour la 3ème année consécutive (37% en 2018, 53% en 2019 et 62% en 2020). Cette analyse vérifie 7 éléments clés, universellement reconnus comme risques potentiels de réputation pour l’employeur: les incohérences avec le CV, la divulgation d’informations confidentielles, les exclamations racistes ou homophobes ainsi que les références répétitives à la violence, la nudité, l’alcool et les drogues. S’il est difficile de savoir exactement pourquoi ces chiffres ne cessent d’augmenter, une explication possible pourrait être l’impact du télétravail et une utilisation plus intensive des réseaux sociaux durant la pandémie de Covid-19.
Des candidats moins précis dans le contenu de leur CV
Pour la troisième année consécutive, les éléments du CV sont ceux contenant le plus d’inexactitudes. En effet, 72% des expériences professionnelles figurant sur les CV en 2020 contenaient des inexactitudes quant au titre de poste, aux dates de l’emploi, au taux d’occupation ou au type de contrat. Le refus par un-e candidat-e d’une prise de contact avec un ancien employeur et l’absence d’un certificat de travail sont également comptabilisés comme points d’attention.
Les Allemands meilleures élèves que les Suisses; les Suisses romands devant les Suisses allemands
L’échantillon se portant aussi bien sur des dossiers de personnes résidantes en Suisse qu’à l’étranger, l’influence de la nationalité et / ou de la langue des candidats sur les résultats du «screening» a pu être analysé une fois de plus cette année.
En accord avec les résultats de l’année dernière, les statistiques 2020 démontrent que les Allemands restent les candidats les plus transparents avec seulement 5% de dossiers non-conformes. Les Suisses arrivent en deuxième position avec 6%. En revanche, les statistiques indiquent que les candidats anglo-saxons sont les moins rigoureux dans leurs déclarations.
Si l’an passé, les résultats ont pu démontrer une différence significative de transparence entre les Suisses allemands (5% de non-conformité) et les Suisses romands (8%), cette année en revanche, les Suisses romands (5%) détrônent leurs homologues allemands (6%). La disparité entre les deux groupes étudiés est toutefois nettement moins marquée que l’année précédente.
Un risque d’intégrité plus important chez les consultants externes et employés déjà en poste
A l’image de 2018 et 2019, les analyses démontrent des risques de non-conformité et de non-transparence significativement plus élevés chez les employés travaillant via une société externe (11%). Cette information reste importante pour les sociétés qui externalisent des activités.
Une autre analyse démontre que, à nombre de vérifications égales, les employés déjà en poste dissimulent 40% à 50% plus d’éléments que les candidats qui sont en cours de recrutement en 2020. Une fois à bord d’une organisation, il semble donc y avoir une tendance à se montrer moins transparent envers l’employeur.
La nouvelle génération moins attentive à l’exactitude de leurs déclarations
Les statistiques de 2020 affirment que les personnes plus jeunes accordent moins d’attention à l’exactitude des déclarations de leur CV et à leur (e-)réputation. A titre d’exemple, les personnes nées dans les années 70 ont 53% de dossiers conformes, les candidats nés dans les années 80 ont 45% de dossiers conformes et les personnes nées dans les années 90 seulement 23%.
Comme en 2019, les nouvelles statistiques annuelles confirment que les hommes (44%) sont légèrement plus conformes que les femmes (41%) en 2020.
Le processus de vérification des antécédents prédit les non-conformités
En dernier lieu, il est intéressant de noter, qu’à l’image de 2019, le processus de «Background Checks» peut servir d’indicateur d’intégrité. En effet, en 2020, il peut à nouveau être démontré, que plus un candidat prend du temps pour compléter ses déclarations et des informations sur la plateforme d’Aequivalent, plus le risque d’une irrégularité augmente.