Sion (ats) Le risque de surinvestissement est mis en évidence par l'étude de l'Institut de hautes études en administration publique (idheap) présentée mardi. Les communes valaisannes consacrent près de 30% de leurs dépenses courantes aux investissements alors qu'un taux de 8,5% est considéré comme bon.
"Si j'avais une sonnette d'alarme à tirer, je dirais faites attention à ne pas surinvestir", a déclaré mardi Nils Soguel, responsable de l'unité de recherche en finances publiques de l'idheap. Les communes valaisannes maîtrisent globalement bien leurs dépenses, mais les investissements ont pratiquement doublé depuis 2006.
Le chercheur invite aussi les communes à avoir une vision d'avenir. Il est important d'avoir un tableau de bord financier pour gérer le développement sur le long terme. Si chaque commune est différente, chacune est confrontée au même défi de gérer sainement ses finances.
Recette à succès
Le bémol des investissements mis à part, l'évolution des finances des communes valaisannes au cours des dix dernières années réjouit le chef du département cantonal des finances Maurice Tornay. En 2004, le canton a modifié sa législation et parié sur une responsabilisation plus grande des communes.
Une décennie plus tard le succès est au rendez-vous, a dit Maurice Tornay. En 2004, 47 communes affichaient un découvert. Cumulé, il atteignait 280 millions de francs. En 2013, une seule commune était encore à découvert, celle de Loèche-les-Bains, pour un montant de 175 millions de francs, séquelles de sa débâcle financière en 1998.
Pour atteindre ce résultat, le canton a imposé une obligation d'assainissement aux communes affichant un découvert au bilan. Elles doivent établir un plan qui leur permet de retrouver l'équilibre sur une période de dix ans.
La démographie impose des investissements
Les 65 communes de moins de 1000 habitants hébergent 9,6% de la population cantonale. Plus de 30% de la population du canton vit dans une des cinq communes de plus de 10'000 habitants. Depuis 1990, la population valaisanne est passée de 250'000 à 325'000 habitants. La croissance a été plus de deux fois supérieure dans le Valais romand que dans le Haut-Valais.
L'évolution démographique n'est pas sans conséquence sur les investissements des communes, a expliqué Stéphane Pont, président de la Fédération des communes valaisannes. Il dit comprendre les inquiétudes de Nils Soguel, mais relève que le besoin en infrastructures est toujours plus important.
Il est difficile d'échapper à certaines dépenses, comme les structures d'accueil, que la société demande aux collectivités publiques de financer. M. Pont estime que le haut niveau d'investissements se maintiendra ces prochaines années. Mais la pression diminuera une fois ces infrastructures en place.