21.04.2023

Forte progression du temps partiel en dix ans

Entre 2012 et 2022, le nombre de personnes travaillant à temps partiel en Suisse a augmenté plus de trois fois plus que celui des personnes travaillant à plein temps (+14,7% contre +4,4%), indique l’Office fédéral de la statistique (OFS).

Durant cette période, le nombre d’actifs occupés âgés de 15 à 64 ans travaillant à temps partiel a augmenté beaucoup plus fortement chez les hommes que chez les femmes (+43,3% à 387 000 contre +7,8% à 1,212 million). La proportion de personnes travaillant à temps partiel a donc évolué de manière différenciée, relève un communiqué. Chez les hommes, elle s’est accrue de 4,2 points de pourcentage pour atteindre 16,0%, tandis qu’elle a diminué de 1,0 point chez les femmes pour s’établir à 56,8%. Durant la même période, le nombre de personnes âgées de 15 à 64 ans travaillant à plein temps a suivi une hausse beaucoup plus modeste, passant de 2,821 millions à 2,944 millions (+4,4%). Parmi les personnes actives occupées à plein temps, le nombre de femmes a progressé nettement plus que celui des hommes (+12,1% à 920 000 contre +1,2% à 2,024 millions).

Quoi qu’il en soit, le temps partiel reste l’apanage des femmes: en 2022, 75,8% des personnes travaillant à temps partiel étaient des femmes, contre 80,6% en 2012. Relevons que les personnes ayant un taux d’occupation de 90% sont considérées comme des personnes actives occupées à plein temps en Suisse. Cette catégorie spécifique représentait 2,0% de la population active occupée en 2022 et est davantage représentée chez les femmes que chez les hommes (2,5% contre 1,5%). 

Taux d’occupation plus élevés qu’il y a dix ans

Au cours de la décennie écoulée, la part des personnes actives occupées dont le taux d’occupation se situe entre 50% et 89% a augmenté de 2,8 points de pourcentage pour atteindre 22,6%, tandis que la part de celles travaillant à moins de 50% a légèrement diminué (13,3% en 2012; 12,5% en 2022). Le recul des taux d’occupation inférieurs est à mettre sur le compte des femmes (–3,0 points de pourcentage à 21,2%, pour +1,0 point à 4,9% chez les hommes), bien que ces taux d’occupation restent quatre fois plus répandus parmi les femmes. La part des taux d’occupation plus élevés, de 50 à 89%, a augmenté pour les deux sexes (+2,0 points à 35,6% chez les femmes; +3,2 points à 11,2% chez les hommes).

Hausse des temps partiels chez les personnes possédant une formation du tertiaire

Les personnes possédant une formation du secondaire II sont celles qui travaillent le plus souvent à temps partiel (37,9% en 2022). Elles sont suivies par celles au bénéfice d’une formation du degré tertiaire (34,0%). Enfin, la part des personnes sans formation postobligatoire occupées à temps partiel se situe à 30,2%. En 2012, le travail à temps partiel était encore aussi répandu chez les personnes possédant une formation du tertiaire que chez celles sans formation postobligatoire (respectivement 29,6% et 29,7%).

Actifs occupés à l’âge de la retraite: plus de quatre sur cinq travaillent à temps partiel

Le temps partiel augmente avec l’âge. Alors qu’un quart seulement des personnes actives occupées âgées de 15 à 24 ans travaillent à temps partiel, la proportion est nettement plus forte dans les groupes d’âge moyen (31,9% chez les 25 à 39 ans; 38,4% chez les 40 à 54 ans; 41,1% chez les 55 à 64 ans). Le temps partiel reste néanmoins le plus répandu parmi les actifs occupés ayant atteint l’âge de la retraite, dont 85,1% travaillent à temps partiel.

Les mères ayant des enfants de moins de 15 ans travaillent le plus souvent à temps partiel

Parmi les mères actives occupées dont l’enfant le plus jeune a moins de 15 ans, 77,8% travaillent à temps partiel, contre 46,9% des femmes sans enfants. Chez les hommes, on observe l’inverse: les pères d’enfants de moins de 15 ans sont un peu moins nombreux à travailler à temps partiel que les hommes n’ayant pas d’enfant de cet âge (14,0% contre 16,3%). Parmi les pères, le taux de temps partiel diminue avec la progression de l’âge du plus jeune enfant (moins de 7 ans: 15,1%; de 7 à 14 ans: 12,4%). Dans le cas des mères, l’âge de l’enfant le plus jeune n’avait en 2022 pratiquement aucune influence sur le taux de temps partiel (77,8% tant chez les mères ayant un enfant de moins de 7 ans que chez celles ayant un enfant de 7 à 14 ans).

Le temps partiel est moins répandu parmi les personnes ayant une fonction dirigeante

Les personnes salariées qui occupent une fonction dirigeante (membres de la direction ou exerçant une fonction de chef) travaillent plus rarement à temps partiel que les personnes salariées qui n’exercent pas ce genre de fonction (21,9% contre 43,0%). L’écart s’observe aussi chez les deux sexes: 9,9% des hommes et 43,3% des femmes occupant une fonction dirigeante travaillent à temps partiel, contre 20,2% des hommes et 63,0% des femmes sans fonction dirigeante.

La garde des enfants explique un tiers des temps partiels chez les femmes

Les femmes mentionnent le plus souvent la garde des enfants pour motiver un taux d’occupation réduit (34,2% des femmes travaillant à temps partiel contre 14,4% des hommes). Chez les hommes, le travail à temps partiel est principalement motivé par la formation et la formation continue (18,7% contre 8,3% chez les femmes). Par ailleurs, les femmes citent plus souvent les obligations familiales et personnelles que les hommes (13,4% contre 4,0%), tandis que le motif «manque d’intérêt pour un travail à plein temps» revêt la même importance pour les deux sexes (il est évoqué par 17,9% des hommes et par 17,5% des femmes).

La Suisse deuxième derrière les Pays-Bas

Dans l’ensemble de l’Europe, les Pays-Bas se distinguent par le taux de temps partiel le plus élevé (42,9% au 4e trimestre 2022). La Suisse se classe en deuxième position avec 37,9% (selon la définition internationale du temps partiel, c’est-à-dire un taux d’occupation inférieur à 100%). Parmi les pays voisins, l’Autriche (29,6%) et l’Allemagne (28,3%) affichent également des taux de temps partiel relativement élevés, tandis que l’Italie (17,7%) et la France (16,4%) se situent dans la moyenne européenne (17,7%). Les taux les plus bas, soit moins de 4%, s’observent en Bulgarie (1,7%), en Slovaquie (3,0%) et en Roumanie (3,4%). Dans tous les pays, à l’exception de la Roumanie, les femmes présentent des taux de travail à temps partiel plus élevés que les hommes.