Gestion de la paie: les pays européens lauréats de la complexité
L’entreprise Alight vient de publier son nouveau classement des 40 pays les plus à risque au niveau de la complexité de la paie. La Suisse figure désormais parmi le haut du tableau.
La crise sanitaire a représenté un défi pour les responsables RH non seulement en raison du télétravail, mais aussi à cause de nombreux changements à court terme concernant la paie, relève dans un communiqué le cabinet américain Alight, spécialisé dans l’externalisation des processus d'affaires. L’entreprise réalise chaque année un index qui compare les systèmes de paie de 40 pays à travers le monde sur la base des obligations légales en matière de droit du travail, de reporting, de processus et de sécurité.
Complexité croissante en Europe
L'Europe arrive en tête du classement avec 45% de complexité. Cela s'explique en grande partie par le fait que les membres de l'UE doivent respecter des directives précises en matière de santé et de sécurité, tandis que les pays non membres de l'UE établissent souvent leurs propres versions. Comme en 2019, l'Allemagne se retrouve à nouveau à la 4e place, derrière la France, l'Italie et la Belgique. Ces pays possèdent des lois particulièrement strictes et favorables aux travailleurs. Grâce aux syndicats et aux conventions collectives, de nombreuses relations de travail sont doublement sécurisées.
Fait notable cette année: la Suisse (8e place) et l'Autriche (18e place) ont particulièrement progressé dans le classement. Cette situation est principalement due aux fréquents changements de réglementation en Autriche et à l'unification des 26 systèmes fiscaux suisses.
Nouveaux défis
Les conséquences de la crise sanitaire représentent le moteur principe de la complexité au cours des deux dernières années. Outre la délocalisation du travail vers l'environnement domestique et les obligations officielles des autorités en matière de télétravail depuis le début de l'année, l'introduction du chômage partiel dans de nombreuses entreprises se paie également par une complexité accrue de la comptabilité des salaires. S’y ajoutent des changements en matière de congés et de garde des enfants. Mais des dispositions réglementaires plus strictes, telles que les directives sur la protection des données, entraînent également une augmentation de la complexité, notamment dans le contexte de l'accroissement des volumes de données. Les changements dans la structure du personnel ainsi que la recherche d'une plus grande transparence au sein de la paie ont également entraîné une plus grande complexité.
«Depuis le début de la crise, nous avons constaté une augmentation de la demande de soutien pour la mise en œuvre du chômage partiel et l'enregistrement des heures de travail des employés dans les bureaux à domicile de manière conforme à la loi explique Sudhir Mitter, Country Lead chez Alight Allemagne. Les entreprises qui géraient encore leur paie sur des feuilles de calcul ou qui ne disposaient pas d'une solution numérique d'enregistrement du temps en mars 2020 ont eu particulièrement du mal à mettre rapidement en œuvre les nouvelles exigences légales.»
La liste des 40 premiers pays de l’index, ainsi que d'autres informations sont disponible sur le lien suivant. Le rapport complet sur l'indice mondial de complexité de la paie sera publié d'ici à la fin de l’été.