Hôtellerie-restauration: une pétition pour augmenter les salaires et les contrôles

A Genève, les syndicats Unia et SIT ont lancé lundi 16 mars une pétition pour augmenter les salaires dans l'hôtellerie-restauration et améliorer la lutte contre la sous-enchère salariale dans le secteur. Alors que la CCT nationale est en cours de renégociation, ils demandent une exception genevoise.
 
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Genève (ats) Si l'hôtellerie-restauration suisse est fortement touchée par la crise du franc fort, ce n'est pas le cas de Genève. Le canton dépend avant tout d'une clientèle d'affaires et non de loisirs, a plaidé devant les médias Joël Varone, vice-président de la Communauté genevoise d'action syndicale. Selon lui, les nuitées n'avaient pas baissé au bout du lac en 2011, avant l'introduction du taux plancher.
 
De plus, les salaires genevois ont stagné dans la branche depuis 2006, alors qu'ils ont progressé ailleurs en Suisse. Or le coût de la vie est bien plus élevé à Genève. Cette spécificité doit être prise en compte. Les syndicats exigent l'instauration d'un salaire minimal de 4000 francs, contre 3407 francs actuellement.
 

Pour un contrôle cantonal

 
Afin de mieux lutter contre le dumping salarial, la pétition demande par ailleurs la création d'une commission paritaire cantonale. "C'est un des secteurs les moins régulés, avec onze inspecteurs au niveau national, ce qui fait moins d'un inspecteur pour les 16'500 salariés et 2000 établissements genevois", a expliqué Emmanuelle Joz-Roland, du Syndicat interprofessionnel des travailleurs (SIT).
 
La pétition se veut aussi un appel au Grand Conseil, qui débattra jeudi du projet de loi sur la restauration, le débit de boissons, l'hébergement et le divertissement. Si ce texte passe, les syndicats demanderont, dans le cadre du règlement d'application, la création d'un organe de contrôle.
 
A Genève, le secteur représente 10% des entreprises et 11% des emplois. Selon un rapport de la Haute école de gestion de Genève, le risque de sous-enchère est passé de 8,1% en 2008 à 19,8% en 2010. M. Varone a évoqué le risque de voir les conditions de travail se péjorer dans le cadre de la renégociation de la Convention collective nationale de travail (CCNT).