Il manque 50 millions d'emplois dans la santé dans le monde

Les besoins de soins de santé dans le monde demandent 50 millions d'emplois décents supplémentaires. Avec le vieillissement de la population, ce chiffre devrait augmenter de plus de 80 millions dans 15 ans, selon un rapport de l'OIT publié à Genève.

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(ats) Ces pénuries "ont une implication très négative sur les populations" et "impactent la productivité", a relevé devant la presse la responsable du rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT) Xenia Scheil-Adlung. Parmi les besoins, environ 18 millions de membres du personnel de santé sont indispensables. Mais aussi plus de 31 millions d'emplois non sanitaires.

Ces manques sont comblés actuellement par près de 60 millions de travailleurs non rémunérés, dont un quart en Europe, dans de telles activités menées hors du personnel de santé. La plupart d'entre eux sont des femmes qui quittent leur emploi pour garantir des soins, affirme également le rapport.

Asie, relève Mme Scheil-Adlung. En Afrique, 15 millions de personnes pourraient être employées dans l'économie formelle si les investissements dans la santé étaient suffisants. Ce chiffre atteint près de 30 millions d'individus en Asie.

D'ici 2030, plus de 70 millions d'emplois au total pourraient être lancés dans ces deux continents, dont plus de 40 millions en Asie et environ 30 millions en Afrique. Par ailleurs, chaque investissement dans un emploi de personnel de santé donne du travail à 2,3 personnes en dehors du personnel médical. Il faut une amélioration de la couverture de santé, dit aussi Mme Scheil-Adlung.

Les migrations de personnel de santé vont continuer d'augmenter et doivent être réglementées. L'OIT appelle à des conditions décentes pour tous les employés liés à ce secteur.

De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a affirmé que la couverture santé universelle constituait le "défi" de la période actuelle, à trois jours de la Journée internationale sur cette question. Au total, au moins 400 millions de personnes n'ont pas accès à au moins une prestation de santé, a dit devant la presse la directrice de la gouvernance des systèmes de santé de l'organisation, Agnès Soucat.

Selon elle, les dépenses de santé font tomber des centaines de millions de personnes dans la pauvreté. En raison des nouvelles technologies, du vieillissement de la population et des défis épidémiologiques, la santé va devenir l'un des secteurs "qui s'étendra le plus" et "qui contribuera le plus à la croissance" économique, ajoute aussi l'OMS.