Bâle (ats) "Eric Sarasin conteste catégoriquement les reproches qui lui sont adressés et entend être libre et disponible dans l'organisation de sa défense", selon un communiqué diffusé par la banque. Il souhaite également "éviter que sa mise en cause ne puisse ternir l'image et la réputation" de Safra Sarasin.
La justice allemande a diligenté des enquêtes à l'encontre d'un certain nombre de personnes, dont Eric Sarasin. Les locaux de la banque en Suisse ont été perquisitionnés la semaine passée, à la demande des autorités judiciaires allemandes. L'affaire porte sur des cas d'escroquerie fiscale.
Coordonnées par le Ministère public du canton de Zurich, les perquisitions ont été menées dans les cantons de Bâle-Ville et Campagne, dans les Grisons, à St- Gall, Schwyz, Zoug et Zurich. Les affaires concernées remontent à l'époque où la banque était encore propriété du groupe néerlandais Rabobank et portait la raison sociale Banque Sarasin.
Vastes perquisitions
Des dizaines de policiers et de procureurs ont été engagés dans les perquisitions qui ont concerné une vingtaine de locaux. La justice allemande soupçonne une trentaine de personnes d'avoir réussi à se procurer 462 millions d'euros (557 millions de francs) de manière illégale.
L'affaire fait les gros titres de la presse allemande depuis des mois. L'enquête est menée par le Ministère public de Cologne, qui s'intéresse à des opérations complexes appelées "cum-ex", qui permettent de demander deux fois le remboursement d'impôts anticipés versés une seule fois.
La Banque Sarasin a, selon les accusés, recommandé pendant des années à des clients fortunés d'investir dans des fonds qui opéraient de la sorte. Estimant avoir été trompée, une partie de la clientèle a porté plainte
Eric Sarasin a travaillé pendant 26 ans pour le compte de l'établissement, coté à la Bourse suisse depuis 1987. L'année 2002 a sonné le glas d'une gestion familiale de la banque, avec une prise de participation minoritaire de Rabobank dans un premier temps, convertie en participation majoritaire en 2007.
Changements de propriétaires
Toutefois, l'établissement néerlandais, de tradition coopérative, n'a jamais été satisfait par le gestionnaire de fortune bâlois. Dans ce contexte, la banque Sarasin a fait l'objet de la convoitise de divers établissements helvétiques, à commencer par Julius Baer ou Raiffeisen.
Toutefois, Safra fraîchement arrivé dans la course en novembre 2011, a finalement repris le paquet d'actions de Rabobank dans la banque Sarasin. La famille brésilienne, qui détenait déjà une banque privée en Suisse, a offert 1,04 milliard de francs.
Passé majoritairement sous le contrôle de Safra en 2012, l'établissement bâlois porte depuis sa fusion avec la Banque J. Safra (Suisse) le nom de Banque J. Safra Sarasin. L'institut a conservé son siège à Bâle.