Intentions d’embauche en Suisse à leur plus bas niveau
Selon les résultats trimestriels du Baromètre des perspectives d’emploi de ManpowerGroup, dont l’enquête a été menée entre le 17 et le 29 avril 2020, les intentions d’embauche des employeurs suisses sont particulièrement moroses pour l’été 2020. La prévision d’emploi de la Suisse (–8%) chute en comparaison trimestrielle et annuelle. Quatre des sept secteurs, et cinq des sept régions enregistrent leur prévision la plus faible en quinze ans. La plupart des employeurs de notre pays (56%) sont persuadés que nous retrouverons les niveaux d’embauche d’avant la crise sanitaire d’ici un an, parmi eux, les plus optimistes (28%) pensent que ce sera fait d’ici l’automne.
« Comme nous pouvions nous y attendre, le marché de l’emploi est sévèrement touché par le lockdown visant à endiguer le Coronavirus. La prévision d’emploi atteint son plus bas niveau depuis le lancement du baromètre dans notre pays, il y a quinze ans. Toutefois, les employeurs de certaines régions et certains secteurs parviennent à maintenir leurs plans d’embauche et montrent une stabilité, il s’agit de ceux dont le marché est essentiellement tourné vers le marché intérieur. », souligne Gianni Valeri, Managing Director de Manpower Suisse, cité dans un communiqué.
Le Tessin enregistre sa prévision la plus faible en quinze ans
Les employeurs de six des sept régions prévoient une contraction de leurs effectifs au cours du troisième trimestre 2020. Seuls les employeurs de Suisse orientale (+3%) affichent une prévision positive de même qu’une progression en comparaison trimestrielle (+4 points). Partout ailleurs, les employeurs annoncent des prévisions d’emploi pessimistes : le Tessin (–14%), la Suisse du Nord-Ouest (–13%), la Région lémanique (–10%) de même que Zurich (également –10%) et la Suisse centrale (–2%) enregistrent leur résultat le plus faible depuis le lancement du Baromètre en Suisse en 2005. En comparaison trimestrielle, le Tessin et la Région lémanique présentent les plus forts déclins (respectivement de –17 et –16 points). Alors qu’en comparaison annuelle, toutes les régions sont en recul, notamment en Suisse du Nord-Ouest qui présente la chute la plus marquée (–24 points).
Stabilité des embauches dans d'autres secteurs
Cinq des sept secteurs d’activité anticipent une diminution de leurs effectifs durant l’été 2020, les deux autres semblent mieux résister. Il s’agit des Autres secteurs de la production (+1%) et des Autres secteurs des services (0%), ce dernier affichant également une moindre variation par rapport au trimestre précédent (–1 point). A l’opposé, les employeurs du secteur de l’Hôtellerie et de la restauration (–36%) se montrent les plus pessimistes et le secteur enregistre les chutes les plus drastiques en comparaison trimestrielle (–38 points) et annuelle (–46 points). La morosité est également marquée parmi les employeurs de la Construction (–12%), de l’Industrie manufacturière (–9%) et des Activités financières et services aux entreprise (–8%) qui n’avaient jamais enregistré de prévision si faible en quinze ans d’existence du Baromètre en Suisse.
Frein aux embauches dans les quatre catégories d’entreprises
Les quatre catégories d’entreprises sondées affichent des négatifs pour le troisième trimestre 2020. Les employeurs des grandes entreprises (–3%) prévoient un marché de l’emploi très ralenti, suivis de ceux des petites sociétés (–4%) et des micros entreprises (–7%). Quant aux employeurs des sociétés de taille moyenne, ils se montrent les plus pessimistes (–17%) et présentent aussi les plus forts reculs en comparaison trimestrielle et annuelle (respectivement de –22 et –28 points).
Parmi les pays voisins, l’exception allemande
L’Allemagne figure parmi les sept des quarante-trois pays participant au Baromètre à annoncer une prévision positive. Les employeurs allemands (+1%) prévoient un marché de l’emploi très ralenti pour le troisième trimestre 2020 et, comme partout dans la région EMEA, les intentions d’embauche reculent en comparaison trimestrielle et annuelle. Les secteurs les plus porteurs sont celui des Autres secteurs des services et celui de la Construction. En France (–11%), la prévision accuse son plus bas niveau depuis le lancement du Baromètre dans le pays en 2003 et enregistre des baisses considérables par rapport au trimestre précédent et à la même période en 2019. Quant à l’Italie (–5%), c’est le marché de l’emploi des Autres secteurs de la production qui devrait se montrer le plus solide durant l’été 2020.