KOF: les entreprises tablent sur une croissance des salaires de 1,6% d'ici un an
Les salaires ne devraient augmenter que de manière modérée l’année prochaine. C'est ce qu’indique une nouvelle enquête du KOF auprès de quelque 9000 entreprises concernant leurs attentes salariales pour les douze prochains mois. Ainsi, les entreprises s'attendent en moyenne à une croissance nominale des salaires de 1,6%. Pour les salaires réels, elles tablent sur une croissance nulle.
En juillet, le KOF a interrogé près de 9000 entreprises du secteur privé sur leurs attentes salariales dans le cadre de ses enquêtes conjoncturelles trimestrielles. Environ 4500 entreprises ont participé à l'enquête. Les entreprises s'attendent, toutes branches confondues, à une croissance des salaires de 1,6% au cours des douze prochains mois. La croissance salariale attendue est donc encore en recul par rapport aux dernières enquêtes, souligne un communiqué. Ainsi, en janvier, les entreprises tablaient encore sur une croissance salariale de 1,8% pour les douze prochains mois. En juillet, il y a un an, ils s'attendaient à une croissance salariale de 2%.
Les entreprises s'attendent à une stagnation des salaires réels
Une hausse nominale des salaires de 1,6% ne suffirait qu'à une faible augmentation des salaires réels, compte tenu de l'inflation des prix à la consommation attendue sur la même période. Dans ses dernières prévisions conjoncturelles, le KOF table ainsi sur une inflation de 1% d'ici un an. Si cette hypothèse se confirme, la croissance des salaires réels serait de 0,6%. La croissance réelle des salaires fondrait complètement si le renchérissement attendu par les entreprises se produisait. En effet, dans le cadre des enquêtes, les entreprises interrogées sont également questionnées sur la hausse des prix à la consommation attendue pour les douze prochains mois. Les entreprises s'attendent à un taux d'inflation de près de 1,6% pour les douze prochains mois. En d'autres termes, les entreprises partent du principe que les salaires stagneront en termes réels au cours de l'année à venir.
L'hôtellerie-restauration s'attend à la plus forte croissance salariale
La croissance nominale des salaires attendue est comparativement faible dans les entreprises du commerce de détail (+1,1%), du commerce de gros (+1,2%) et dans de nombreux secteurs de l'industrie manufacturière, comme les fabricants d'équipements électriques (+1,2%) ou la construction de machines (+1,3%). Certes, nombre de ces branches ressentent actuellement une certaine embellie conjoncturelle en raison d'une légère reprise de la conjoncture en Europe, après un premier semestre morose. Des incertitudes, telles les turbulences boursières de ces jours derniers, pèsent néanmoins sur cette reprise. Ceci devrait assombrir les attentes salariales. Dans le secteur de la santé et de l'action sociale également, les entreprises font état d’attentes inférieures à la moyenne en matière de croissance salariale (+1,3%).
En revanche, les branches de services plus orientées vers le marché intérieur s'attendent pour la plupart à des augmentations de salaires supérieures à la moyenne au cours des douze prochains mois. Tout comme lors des dernières enquêtes, les entreprises du secteur de la restauration et de l'hébergement sont celles qui s'attendent à la plus forte croissance salariale (+2,7%). Les entreprises de cette branche sont les seules à tabler sur une croissance substantielle des salaires réels jusqu'à la mi-2025. Les attentes salariales sont également supérieures à la moyenne dans le domaine des services à forte intensité de connaissances, comme par exemple dans l'information et la communication (+1,8%).
Les enquêtes sur les salaires du KOF
Depuis 2022, le KOF recueille chaque trimestre des données sur les attentes salariales des entreprises du secteur privé en Suisse. L'enquête a lieu dans le cadre des enquêtes conjoncturelles trimestrielles du KOF qui interroge près de 9000 entreprises suisses. En moyenne, quelque 4500 établissements participent à l'enquête au cours du premier mois de chaque trimestre.
Les enquêtes contiennent une question quantitative sur les attentes des participants à l'enquête quant à l'évolution des salaires bruts dans leurs entreprises au cours des douze prochains mois. L'analyse de ces réponses est particulièrement intéressante en juillet, car la question permet de connaître les attentes des entreprises concernant les prochaines négociations salariales. Les différentes réponses des entreprises sont agrégées avec des pondérations d'emploi.
Dans le cadre de l'enquête, les entreprises sont également interrogées sur l'inflation des prix à la consommation attendue au cours des douze prochains mois. En combinant les réponses sur les salaires et les prix, il est donc possible de tirer des conclusions sur la croissance des salaires réels attendue par les entreprises. En raison de la taille importante de l'échantillon, les données permettent également de tirer des conclusions fiables sur les branches dans lesquelles les entreprises s'attendent à une croissance salariale plus importante.