20.05.2020

L’écologisation des transports pourrait créer 15 millions d'emplois

Les investissements dans la transformation du secteur des transports pourraient créer des millions de nouveaux emplois et aider les pays dans leur transition vers des économies plus vertes et plus saines, indique un nouveau rapport.

La reprise économique après la crise du coronavirus  ne peut pas se traduire par un retour aux pratiques antérieures. Elle doit être l’occasion d’une véritable avancée vers le développement durable. Une transformation structurelle du secteur des transports sera nécessaire si l'on veut que des économies vertes et durables sur le plan environnemental deviennent une réalité, indique l'OIT (Organisation internationale du travail) dans un communiqué. Cela pourrait conduire à la création de millions de nouveaux emplois, selon les auteurs d'une nouvelle étude.

Le rapport examine les implications sur l'emploi de quatre scénarios de «transport vert» dans 56 pays d'Amérique du Nord, d'Europe, du Caucase et d'Asie centrale, qui sont membres de la Commission économique des Nations unies pour l'Europe (CEE-ONU). Il compare une approche de «statu quo» avec des projections fondées sur des scénarios allant jusqu'à 2030. Ces options envisagent une expansion accélérée des transports publics et l'électrification du transport privé de passagers et de marchandises.

L'étude révèle que 10 millions d'emplois supplémentaires pourraient être créés dans le monde - 2,9 millions dans la région de la CEE-ONU - si 50 % des véhicules fabriqués étaient électriques. En outre, près de 5 millions de nouveaux emplois pourraient être créés dans le monde, dont 2,5 millions dans la région de la CEE-ONU, si ses pays membres doublaient leurs investissements dans les transports publics.

Parmi les autres facteurs susceptibles de favoriser la création d'emplois en dehors du secteur des transports figurent l'augmentation des dépenses en biens et services résultant d'une réduction des dépenses pétrolières, ainsi que les mesures liées à la production et à l'utilisation d'énergie. L'électrification du transport privé de passagers et de marchandises créerait également des emplois, en particulier si l'électricité provenait de sources renouvelables.

Selon le rapport, des systèmes de transport plus écologiques résultant de tels changements entraîneraient également une réduction des émissions de gaz à effet de serre, de la pollution atmosphérique et sonore ainsi que des embouteillages - ce qui pourrait entraîner une diminution du nombre d'accidents de la route.

« Les transports terrestres sont un secteur clé des économies de notre région, tant en ce qui concerne leur part dans le PIB que dans l'emploi » a souligné Olga Algayerova, Secrétaire exécutive de la CEE-ONU. «Cette étude met en lumière certaines des principales opportunités de transformer le secteur et de le rendre plus vert, plus sain et plus durable. Elle constitue également un appel aux gouvernements et au secteur lui-même à faire les bons choix et à investir massivement dans les transports publics et les technologies vertes afin de saisir ces opportunités», a-t-elle ajouté.

Le passage à des économies plus vertes entraînera une certaine redistribution des emplois, mais le rapport estime qu'il y aurait un gain net en matière d'emploi.

«La poursuite de l’objectif d’une société durable sur le plan environnemental et inclusive exige une transformation structurelle de l’économie, comprenant à la fois des changements dans les produits et services offerts et dans les processus de production. Cette transformation structurelle, qui inclurait le secteur des transports, a le potentiel de créer de emplois décents et de protéger les travailleurs et leurs familles, si elle s’accompagne de politiques appropriées», a déclaré Catherine Saget, Chef de service à l’OIT et coordinatrice de l’étude.

Pour tirer le meilleur parti des possibilités d’emploi associées à l’écologisation du secteur des transports, l’étude recommande la mise en œuvre d’une gamme complète de politiques publiques. Celles-ci incluraient le développement des compétences, la protection sociale, les politiques du marché du travail, et la promotion du dialogue social et des droits fondamentaux au travail.