L'impact de la crise énergétique sur l'économie
Le PIB suisse devrait augmenter de 2,3% cette année, selon les prévisions conjoncturelles du KOF,. Pour l'année prochaine, l’institut prévoit dans son scénario de base une augmentation de 1% du PIB réel corrigé des retombées des évènements sportifs.
La guerre en Ukraine a entraîné une forte hausse des prix de l'énergie dans le monde entier, une situation qui a favorisé l'inflation dans de nombreux pays. Les problèmes d'approvisionnement qui persistent et la pandémie de COVID-19 qui sévit en Chine alimentent encore cette évolution des prix. Certes, l'inflation en Suisse est plus faible en comparaison internationale, mais elle freine ici aussi l'évolution du pouvoir d'achat, remarque un communiqué. Dans ces conditions, selon les prévisions du KOF, le PIB réel (corrigé des grands événements sportifs) augmentera de 2,3% cette année, de 1% l'année prochaine et de 1,7% en 2024. Dans le scénario de base du KOF, l'économie suisse peut donc éviter une récession technique avec deux variations trimestrielles négatives consécutives. Au cours de l'année 2023, la conjoncture se redressera lentement avant de se normaliser en 2024.
Essoufflement du marché du travail
Jusqu'à la fin de l'été, l'évolution sur le marché du travail était très positive, le taux de chômage baissant à des valeurs nettement inférieures à celles de l'année 2019, avant la crise. La situation sur le marché du travail devrait toutefois changer à la fin de l'automne. Compte tenu des perspectives conjoncturelles moroses, la création d'emplois devrait diminuer durant deux trimestres. Le taux de chômage augmente légèrement au cours de l'année 2023, mais reste à un niveau historiquement bas, proche des faibles valeurs de 2019. En moyenne annuelle, il en résulte un taux de chômage selon le calcul de l'Organisation internationale du travail (OIT) de 4,2% cette année et de 4,1% l'année prochaine.
Compensation des pertes de pouvoir d'achat
L'une des conséquences de l'inflation élevée est que la Suisse se trouve cet automne dans une période de négociations salariales intense. L'année dernière, les salariés n'ont pas intégré les hausses de prix de cette année dans leurs revendications salariales. C'est pourquoi la hausse des prix à la consommation a réduit le pouvoir d'achat des salaires cette année. Selon les prévisions actuelles du KOF, les pertes de pouvoir d'achat subies cette année devraient être compensées l'année prochaine par des salaires nominaux plus élevés. Malgré le renchérissement plus élevé que prévu, les salaires réels ne reculeront pas en 2022 et 2023. Concrètement, le KOF prévoit que les salaires selon l'indice suisse des salaires (SLI), augmenteront nettement en termes nominaux cette année et l'année prochaine. Le KOF table dans ses prévisions sur 2,1% cette année et 2,7% l'année prochaine. Après déduction des impôts annuels attendus, il n'en résulte toutefois guère de gains salariaux réels.
Résultats détaillés avec tableaux et description des scénarios conjoncturels possibles