26.05.2020

La majorité des femmes souhaitent augmenter leur taux de travail

Pro Familia Suisse et Empiricon SA ont mené une enquête auprès d’un échantillon de 500 femmes de toute la Suisse exerçant une activité lucrative et ayant un ou plusieurs enfants. Le but de l’enquête était d’examiner dans quelle mesure les femmes sont satisfaites de leur situation actuelle, dans quelle mesure elles souhaitent augmenter leur taux d’activité et sous quelles conditions. Les résultats révèlent que si les femmes sont à la fois contentes de leur situation elles souhaitent, si différentes conditions- cadres étaient meilleures, augmenter leur temps de travail (pour 70% d’entre elles).

Trois quarts des femmes ont réduit leur taux d’activité à l’arrivée d’un enfant, indique Pro Familia dans un communiqué. 63% des femmes sont contentes de cette réduction et 20% souhaiteraient encore réduire leur taux d’activité. Seules 17 % souhaiteraient l’augmenter. En revanche, si toutes les conditions cadres étaient réunies pour faciliter le travail professionnel des mères, 70 % souhaiteraient augmenter leur taux d’activité et 32 % travailleraient à 70 % ou plus, 17 % travailleraient à 60%.

Lorsqu’on interroge les femmes sur les raisons concernant le taux d’activité professionnelle qu’elle exerce, les 4 réponses qui sont le plus souvent citées sont :
    1.    Je veux être financièrement indépendante. 

    2.    Je voudrais m'occuper de mes enfants en grande partie moi-même 

    3.    Un seul revenu ne suffit pas ; aujourd'hui, les deux parents doivent travailler 

    4.    Il n'y a pas de structures d’accueil adaptées

Les 4 principales raisons qui pousseraient les femmes à augmenter leur taux d’activité sont :
    1.    Une baisse de prix des structures d’accueil. 

    2.    Une flexibilisation de mon lieu de travail (possibilités de travail à domicile). 

    3.    Un effet financier incitatif plus important. 

    4.    Une charge de travail du ménage et du temps consacré aux enfants moins importante.

Dans les autres résultats obtenus, on observe que la satisfaction du taux d’occupation est dégressive selon le niveau de formation. Elle est surtout plus faible que la moyenne pour les femmes n’ayant qu’une formation de l’école obligatoire. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, les femmes qui ont une formation de niveau tertiaire souhaitent réduire leur taux d’activité. Cette proportion du désir de réduire le taux d’activité est plus élevée au Tessin qu’en Suisse alémanique ou en Romandie, lorsque l’enfant a entre 0 et 6 mois ainsi que dans les villes (plus qu’à la campagne).
Le souhait d’augmenter son taux d’activité, si les conditions-cadres étaient meilleures, est corrélé avec le taux de formation. Il est plus important chez les femmes avec une formation supérieure. Il existe un potentiel de femmes de formation supérieure qui seraient prêtes à augmenter le taux d’activité jusqu’à 80%. En revanche peu serait prêtes à travailler à 100%. Ce pourcentage de vouloir augmenter son taux d’activité est plus important en Romandie que dans les deux autres régions linguistiques.
Le degré d’occupation actuel, s’il dépend de l’âge des enfants, dépend aussi d’autres facteurs. Plus la personne est formée, plus son taux d’occupation est élevé. Il est supérieur en Romandie et au Tessin par rapport à la Suisse alémanique et plus élevé parmi les femmes qui vivent en ville que celles qui vivent à la campagne.

D’une manière générale, les femmes ayant des enfants sont donc contentes de leur situation professionnelle. Cependant, ce point doit être relativisé. Si les condition-cadres qui permettraient de libérer du temps aux femmes étaient meilleures (principalement la baisse de prix des structures d’accueil, les possibilités de travail à domicile, les effets financiers incitatifs plus importants ainsi qu’une charge de travail du ménage et du temps consacré aux enfants moins importante), 70% des femmes avec des enfants seraient prêtes à s’engager plus sur le marché du travail.

Cet engagement plus important se retrouve plus auprès des femmes qui ont une formation de degré tertiaire et en Romandie. Le degré d’occupation entre 80 et 100% n’est pas prisé. Le potentiel d’augmentation se situe principalement jusqu’à 80%. A contrario, les femmes qui ont une formation de degré tertiaire seraient aujourd’hui plus enclines à diminuer leur taux d’activité car ces conditions-cadres ne sont pas réalisées.