Le travail dans les villes suisses
Comment travaille-t-on dans les villes suisses? Qu’est-ce qui les rend attrayantes pour les entreprises et leurs collaborateurs? Autant de questions auxquelles répond l’ouvrage «Statistiques des villes suisses 2023», publié par l’Union des villes suisses en collaboration avec l’Office fédéral de la statistique. Le thème principal de cette nouvelle édition est le travail et la rémunération.
Les villes sont les moteurs économiques de la Suisse. Quelque 3,4 millions d’emplois, soit près des deux tiers de l’ensemble des emplois, se trouvent dans les villes. Avec 1,7 million d’emplois en équivalents plein temps à l’échelle du pays, la branche qui emploie le plus de personnes est celle des services à haut niveau de connaissances, dont font entre autres partie les secteurs de la recherche, de la communication ou du conseil, indique un communiqué de l’Office fédéral de la statistique.
Cette branche est surtout importante dans les grandes villes. C’est ce que l’on constate en regardant le quotient de localisation, qui exprime la concentration d’une activité dans une région. Le quotient de localisation de 1,4 en moyenne constaté dans les grandes villes signifie que la part d’emplois de la branche des services à haut niveau de connaissances est 1,4 fois plus élevée qu’au niveau suisse.
Chimie, pharma et tourisme dans les petites villes
Dans les grandes villes, on trouve également des quotients de localisation supérieurs à la moyenne dans les services financiers (2,2). Les petites villes de moins de 10 000 habitants sont surtout caractérisées par l’industrie chimique et pharmaceutique (2,8) et le tourisme (5,2), sachant que certaines villes comme Zermatt, Davos et Arosa sont à cet égard particulièrement concernées. Les villes de 20 000 à 49 999 habitants ont un nombre d’emplois supérieur à la moyenne dans la branche des transports ainsi que celle de l’horlogerie et de la fabrication d’instruments de mesure. En Suisse, environ 4,3% de l’ensemble des emplois se trouvent dans le secteur culturel dans un total de 66 000 établissements. Dans les grandes villes, cette proportion est encore plus élevée: 6,8%.
L’un des grands atouts de la Suisse urbaine est sa bonne accessibilité, c’est-à-dire une organisation des structures à petite échelle à l’intérieur des villes. Cela se manifeste particulièrement en ce qui concerne les établissements de formation. Le trajet effectué par un élève du degré secondaire II pour se rendre à son école est d’un peu moins de 850 m en moyenne dans les grandes villes. Dans les villes des 10 000 à 14 999 habitants, il atteint déjà 2 250 mètres, et dans les villes de moins de 10 000 habitants, il passe même à près de 4 000 mètres. D’autres services tels que les musées, les installations sportives et les arrêts de TP sont eux aussi plus accessibles dans les grandes villes.