Les conseils d'administration font avancer la numérisation, non sans quelques défis

La numérisation est définitivement arrivée dans les conseils d'administration des entreprises suisses. 82% des membres de conseils d'administration interrogés lors de la récente enquête swissVR Monitor y voient de nouvelles opportunités d'affaires et de hausse des ventes. Cependant, plus de la moitié disent investir beaucoup d'argent dans la transformation numérique au détriment des profits.

Selon l’édition actuelle de l’enquête, le sujet est clairement abordé d'en haut. Toutefois, un tiers des membres de CA interrogés estiment que les progrès sont trop lents et quatre sur cinq disent manquer de savoir-faire, écrit Deloitte dans un communiqué. De plus, les membres de CA sont devenus plus sensibles au risque de cyber-attaques et ne s’intéressent toujours pas suffisamment aux questions éthiques liées à la numérisation.

Les comités de pilotage des entreprises en Suisse s’intéressent de très près à la numérisation et l'automa-tisation cette année. C’est ce qui ressort de la dernière édition de swissVR Monitor, l’enquête semestrielle réalisée conjointement par swissVR, Deloitte et la Haute école spécialisée de Lucerne. L’enquête actuelle menée auprès d'environ 400 membres de CA montre clairement qu’en matière de numérisation, les entreprises optent pour une approche pragmatique (91%) et que la majorité (60%) estime être déjà plus avancée que la concurrence. Cette dernière affirmation s'applique dans une bien plus large mesure aux grandes entreprises (70%) qu'aux PME (54%). Cependant, les répondants se montrent également quelque peu incertains: moins d'un sur cinq est pleinement convaincu que le CA (19%) ou la direction générale (18%) de son entreprise possède le savoir-faire et les compétences nécessaires pour mener à bien la transformation numérique.

La plupart des répondants sont entièrement (36%) ou plutôt (46%) convaincus que la numérisation ouvre de nouvelles opportunités commerciales et permet d'augmenter le chiffre d’affaires. Les grandes entreprises (90%) sont plus positives que les PME (78%) à cet égard. Mais la numérisation comporte aussi des risques: 15% et respectivement 42% des membres de CA interrogés sont tout à fait ou plutôt d’accord qu’elle exige des investissements élevés et qu’elle entraîne des coûts supplémentaires, ce qui exerce une pression sur les marges et les résultats commerciaux. 69% croient également que la transmission de données numériques au sein du CA tend à augmenter le risque de cyber-attaques. Et seule une minorité de 46% des personnes interrogées est préoccupée par les risques potentiels de nature éthique liés à la numérisation, tels que les suppressions d'emplois, la discrimination, la manipulation ou la protection des données.

«Ces résultats sont fortement corroborés par notre expérience en tant que consultants sur des projets de transformation. Une orientation claire et une prise de responsabilité par la direction sont tout aussi nécessaires qu'une gestion globale du changement et un suivi sérieux des projets pour éviter de perdre le contrôle sur les coûts de la transformation numérique ou empêcher que les profits ne soient affectés durant des années. En outre, le conseil d'administration ne doit en aucun cas ignorer les éventuels défis éthiques – il est l'organe approprié pour poser de telles questions et apporter des précisions», déclare Jean-François Lagassé, Associé responsable du marché romand de Deloitte.

La numérisation fait appel à une grande variété de technologies. Pour les membres de CA interrogés, le big data et l'automatisation sont les plus importantes d'entre elles (voir graphique). La mise à disposition d'espace de stockage, ou d'applications via internet (cloud computing) ainsi que la mise en réseau d'objets physiques et virtuels à l'aide des technologies de l'information et de la communication (Internet des Objets) revêtent également une grande importance. Un tiers des répondant cite en outre l'intelligence artificielle et l'informatique mobile comme d’autres sujets clés.