24.06.2019

Les écarts salariaux à la hausse en Suisse, selon Travail.Suisse

Depuis plus d’une décennie, Travail.Suisse, l’organisation indépendante des travailleuses et des travailleurs, étudie l’évolution des salaires des managers. Le bilan de la 15ème enquête est mitigé: dans la plupart des entreprises examinées, l’écart salarial continue de se creuser.

Les chefs s’octroient de généreuses augmentations de salaire, alors que la pression sur les salaires, l’insécurité et la peur de perdre son poste augmentent pour les bas revenus, écrit Travail.Suisse dans un communiqué. L’initiative adoptée contre les rémunérations abusives ne parvient pas à stopper cette tendance. Les mesures mises en œuvre dans la révision du droit de la société anonyme ne sont pas assez efficaces.

C’est la quinzième fois consécutive que Travail.Suisse enquête sur l’écart salarial entre les salaires les plus bas et les plus hauts, dans 26 entreprises suisses. Cette analyse met en évidence des évolutions inquiétantes.

En comparaison avec les années précédentes, l’évolution des salaires des managers a été moins importante qu’en 2018. Alors que le niveau de rémunération des CEO reste stable par rapport à l’année dernière, les autres membres des directions des groupes ont généreusement augmenté de 7% en moyenne.

Depuis 2011, les salaires à l’étage de la direction ont augmenté de 19%, alors que les travailleurs normaux ont dû se contenter, durant la même période, d’augmentations salariales de 4,3%. Au cours des dernières années en Suisse, les travailleurs ont même subi une reprise du renchérissement. «Alors qu’on freine à tout va les augmentations de salaire pour les travailleurs normaux, à l’étage de la direction, il semble que d’autres critères s’appliquent», déclare Adrian Wüthrich, Président de Travail.Suisse.

En conséquence, l’écart salarial continue de se creuser gaiement. Comme le montre l’étude sur les salaires des managers, l’écart salarial moyen dans les entreprises était, en 2011, encore de 1 à 45 et il a progressé jusqu’à 2018 pour arriver à environ 1 à 51.

Cette évolution n’est pas du tout une exclusivité des plus grandes entreprises des branches financières et pharmaceutiques, on la retrouve, en effet, dans toutes les branches. Comme exemples représentatifs de cette augmentation de l’écart salarial au cours des dernières années, nous avons Helvetia avec son CEO Philip Gmür (de 1:25 à 1:37), Lonza avec son chef Richard Ridinger (de 1:40 à 1:88), ou les autres membres de la direction du groupe de Valora (de 1:12 à 1:28) ou SwissLife (de 01:35 à 01:42).