Les employeurs suisses reprennent confiance
Selon les résultats trimestriels du Baromètre des perspectives d’emploi de ManpowerGroup, dont l’enquête a été menée entre le 15 et le 28 juillet 2020, la confiance regagne les employeurs suisses pour l’automne 2020. La prévision d’emploi est à nouveau positive (+1 %); elle progresse en comparaison trimestrielle mais diminue en comparaison annuelle.
« Malgré les incertitudes causées par la situation sanitaire en Suisse et dans la plupart des pays du monde, les employeurs de notre pays nous montrent que nous pouvons avoir confiance en la solidité du marché intérieur. Si nous pouvons déjà constater des suppressions d’emploi et des restructurations d’entreprises, les résultats de notre étude laissent espérer qu’elles ne seront peut-être pas aussi massives que ce que certains scénarii ont fait craindre. Nos observations montrent que le marché de l’emploi semble reprendre de l’élan, mais nous avons aussi développé des solutions pour les entreprises qui seraient amenées à repenser leur stratégie de personnel », relève Gianni Valeri, Managing Director de Manpower Suisse, cité dans un communiqué.
Les conséquences de la crise sanitaire sur le monde du travail
Outre l’étude sur les prévisions d’embauche, les employeurs suisses ont été interrogés sur l’impact de la crise sanitaire à plus long terme. Notamment sur la possibilité que les niveaux d’embauche reviennent à des taux d’avant Covid-19 : Si 26 % des employeurs s’attendent à ce que leur entreprise retrouve une activité de recrutement similaire à celle de 2019 et des années précédentes d’ici la fin de l’année, 39 % considèrent qu’ils ne retrouveront jamais la situation antérieure. Lorsque l’on interroge les employeurs sur les collaborateurs mis en réduction de l’horaire de travail (RHT), un tiers d’entre eux (32 %) a l’intention de les ramener à leur taux d’occupation initial dans les trois à six mois, alors que 3 % des employeurs craignent devoir licencier une partie de leur personnel. Les employeurs ont aussi été interviewés sur les conséquences de la crise par rapport au choix du mode de travail. En Suisse, 57 % des employeurs prévoient de proposer à leurs collaborateurs de travailler à distance une partie de leur temps, contre 39 % des employeurs au niveau mondial. Et 17 % des employeurs suisses envisagent même de donner la possibilité d’effectuer 100 % du travail en home office à leurs équipes respectives. Une autre solution pour conserver les effectifs serait aussi de proposer du temps partiel, c’est une des solutions que choisissent 20 % des employeurs interrogés.
Prévisions d’emploi encourageantes dans l’Espace Mittelland et à Zurich
Les employeurs de quatre des sept régions affichent une prévision d’emploi positive pour l’automne 2020. La confiance la plus marquée est rapportée par les employeurs de l’Espace Mittelland (+6 %) et de Zurich (+6 %), ces deux régions enregistrent également des hausses très encourageantes en comparaison trimestrielle (respectivement de +11 et +17 points), à l’instar du Tessin (-2 %) dont la prévision négative est contrebalancée par une considérable embellie (+12 points) par rapport au trimestre précédent. Relevons également une amélioration (+10 points) en comparaison trimestrielle pour la Région lémanique (-1 %). D’un trimestre à l’autre, aucune région ne présente de recul, alors que d’une année à l’autre, aucune région n’enregistre d’amélioration. Le niveau des prévisions par région reste faible par rapport à la même période en 2019 et six des sept régions sont en diminution en comparaison annuelle, la plus forte baisse (-11 points) est rapportée par la Suisse du Nord-Ouest (-5 %), dont la prévision est aussi la plus négative des régions ce trimestre.
Embellie notable dans le secteur Hôtellerie et restauration
Les employeurs les plus optimistes se trouvent dans les Autres secteurs des services (+7 %), ainsi que dans le secteur Activités financières et services aux entreprises (+3 %). A l’opposé, dans les cinq autres secteurs d’activité, les employeurs envisagent des réductions d’effectifs. C’est principalement le cas dans l’industrie manufacturière (-5 %) qui, bien qu’en progression en comparaison trimestrielle (+5 points) présente la plus forte baisse (-14 points) en comparaison annuelle. Les employeurs des trois secteurs Commerce, Construction et Hôtellerie et restauration (-3 %) se montrent sur la retenue pour les prévisions d’embauche à l’automne. Notons toutefois que l’Hôtellerie et la restauration enregistre les progressions les plus remarquables en comparaison avec le trimestre précédent (+33 points), de même qu’en comparaison annuelle (+17 points).
Intentions d’embauche contrastées selon la taille de l’entreprise
Parmi les quatre catégories d’entreprises sondées, deux affichent des prévisions positives à l’inverse des deux autres. Les employeurs des entreprises de taille moyenne (+6 %) se montrent les plus optimistes, affichant aussi une considérable progression (+23 points) par rapport au trimestre précédent, devant ceux des grandes sociétés (+4 %), alors que ceux des petites entreprises présentent la prévision la plus pessimiste (-6 %) ainsi que les plus fortes diminutions en comparaison trimestrielle et annuelle (respectivement de -1 et -12 points). La prévision des micros entreprises atteint quant à elle -3 %.
Prévisions peu contrastées dans les pays voisins
Dans les pays voisins, les employeurs renouent lentement avec la confiance. En France (+3 %), la reprise repose essentiellement sur les prévisions positives des secteurs de la Construction et des Activités financières et services aux entreprises. En Allemagne (+2 %), cinq des sept secteurs affichent des prévisions positives, principalement celui des Activités financières et services aux entreprises et celui de la Construction, mais l’Industrie manufacturière est à la peine. En Italie (+1 %), c’est le secteur du Commerce qui devrait être le plus dynamique.