Les perspectives d’emploi s’améliorent peu à peu dans le monde
L’impact de la pandémie continue d’influencer les marchés de l’emploi de par le monde. Néanmoins, les perspectives d’embauche s’améliorent peu à peu au premier trimestre sur de nombreux marchés, si l’on en croit les dernières données du Baromètre des perspectives d’emploi de ManpowerGroup, recueillies auprès de 37’000 employés de 43 pays.
Pour la Suisse, cette enquête trimestrielle offre un tableau mitigé, peut-on lire dans un communiqué. Les demandeurs d’emploi devront faire face à un climat de recrutement morose en Suisse au premier trimestre 2021, les intentions d’embauche étant en net recul. Les conséquences de la pandémie de Covid-19 semblent être plus lourdes dans certains secteurs et régions que dans d’autres. Tandis que le secteur de l’Hôtellerie et la restauration enregistre de sinistres perspectives à -33 %, celui des Activités financières et services aux entreprises prévoit +3 %. Les employeurs de Suisse orientale et de Zurich tablent sur un marché de l’emploi plus performant que dans d’autres régions ; les grandes entreprises prévoient une croissance soutenue des créations d’emplois au prochain trimestre, tandis que les petites et moyennes se montrent plutôt prudentes.
« La deuxième vague de Covid-19 pèse lourdement sur les prévisions d’emploi et il semble évident que les comportements en matière d’embauche en sont les conséquences directes dans certains secteurs ou régions », déclare Gianni Valeri, Country Manager de ManpowerGroup Suisse. « Nous prenons notre responsabilité très au sérieux dans cette situation exceptionnelle et agissons en étroite collaboration avec nos clients pour les aider à supporter l’impact de la Covid-19. Nous savons par expérience que les entreprises proposent d’abord des postes à durée déterminée afin de conserver la flexibilité nécessaire et de pouvoir réagir rapidement aux fluctuations du marché. Les recrutements constituent l’une des prémices de la reprise de notre économie, et nous observerons une forte augmentation à ce niveau au cours des deux premiers trimestres. De plus, l’annonce de la mise sur le marché de vaccins a déjà eu un effet positif sur le marché boursier. Dès qu’un vaccin sera disponible, la reprise économique ne se fera plus attendre bien longtemps. »
Des contractions de personnel et une baisse des intentions d’embauche attendues
Dans cinq des sept régions de Suisse, les employeurs tablent sur des contractions de personnel au cours du prochain trimestre, ce qui pourrait fournir de premières indications concernant les négociations salariales pour 2021. Les intentions d’embauche reculent dans six régions, que ce soit d’un trimestre à l’autre ou en glissement annuel. Avec -7 %, l’Espace Mittelland enregistre les plus sombres perspectives depuis les débuts de l’enquête en 2005, perdant respectivement 13 et 12 points par rapport au quatrième trimestre 2020 et au premier trimestre 2020. Un recul sans doute dû à son tissu économique qui compte de nombreuses petites et moyennes entreprises touchées par la pandémie de Covid-19. Les perspectives d’embauche régionales les plus faibles sont enregistrées en Suisse du Nord-Ouest, avec -11 %, soit une baisse de 6 points par rapport au quatrième trimestre 2020 et de 15 points en glissement annuel. Les employeurs de Suisse orientale tablent sur le marché régional de l’emploi le plus dynamique, avec des perspectives de +9 % ; Zurich se montre également plutôt optimiste avec +2 %.
Les grands employeurs suisses émettent les prévisions les plus favorables
Les employeurs suisses annoncent des intentions d’embauche mitigées au prochain trimestre. Les employeurs des secteurs des Activités financières et services aux entreprises et de l’Industrie manufacturière affichent les prévisions les plus optimistes, bien au-delà des perspectives nationales. Comme on pouvait s’y attendre, les demandeurs d’emploi du secteur de l’Hôtellerie et la restauration seront confrontés au rythme d’embauche le plus faible au premier trimestre 2021, si l’on en croit les sombres perspectives des employeurs, à -33 %. Dans le secteur de la Construction également, les prévisions sont moroses, les intentions d’embauche étant négatives depuis maintenant quatre trimestres consécutifs.
Les grandes entreprises de comprenant 250 salariés ou plus, prévoient une croissance soutenue des créations d’emplois au prochain trimestre (13 %), tandis que les effectifs des petites et moyennes entreprises devraient baisser (-6 % selon les perspectives des employeurs).
La confiance en une reprise du marché de l’emploi varie
L’enquête souligne que la confiance en une reprise du marché de l’emploi varie d’une région du monde à l’autre. L’Asie-Pacifique affiche le plus grand optimisme quant à un retour de l’emploi aux niveaux précédant la pandémie au cours des trois prochains mois (27 %), contre des perspectives plus pessimistes dans les régions EMEA (13 %) et Amériques (10 %). En Suisse, on ne s’attend pas à une reprise avant fin 2021.
Avec une prévision nette d’emploi de -4 %, la Suisse fait partie des pays qui affichent les plus faibles intentions d’embauche avec le Panama (-23 %), le Royaume-Uni (-6 %), l’Autriche (-2 %) et Hong Kong (-2 %). Les perspectives les plus réjouissantes pour le premier trimestre 2021 sont signalées à Taïwan (+23 %), aux États-Unis (+17 %), à Singapour (+15 %), en Australie (+10 %) et au Brésil (+10 %).
Les pays voisins de la Suisse offrent un tableau contrasté : l’Allemagne (+8 %) et l’Italie (+3 %) annoncent des prévisions nettes d’emploi positives. En revanche, l’Autriche (-2 %) et la France (0 %) sont moins optimistes. La lenteur de la reprise en Suisse ainsi que dans d’autres pays pourrait refléter les différents degrés de confinement économique, étant donné que des mesures régionales ont été imposées dans les pays depuis le mois de septembre.