Le 1er semestre 2025 a été marqué par une importante volatilité des données relatives au commerce extérieur et au PIB. Conformément aux attentes, la croissance supérieure à la moyenne observée en Suisse au 1er trimestre a nettement ralenti par la suite, indique un communiqué du Secrétariat d'État à l'économie (SECO).
Le climat général d’incertitude sur le front de la politique économique et commerciale continue de peser sur les perspectives de l’économie mondiale et, partant, sur la conjoncture suisse. Les présentes prévisions se basent sur l’hypothèse technique que les droits de douane internationaux resteront à leur niveau actuel et qu’il n’y aura pas de nouvelle escalade du conflit commercial. Le groupe d’experts prévoit par conséquent une faible croissance de la demande mondiale du point de vue de la Suisse au cours des prochains trimestres.
Le contexte commercial est particulièrement difficile pour la Suisse : depuis le 7 août, les États-Unis appliquent des droits de douane additionnels de 39% (contre 10% auparavant) aux importations en provenance de la Suisse, avec quelques exceptions. Par ailleurs, la plupart des partenaires commerciaux des États-Unis sont actuellement soumis à des droits de douane moins élevés, ce qui réduit la compétitivité-prix des exportateurs suisses sur le marché américain. S’y ajoute l’appréciation du franc suisse au cours des derniers mois. Les droits de douane additionnels représentent un coup dur pour les branches et entreprises exportatrices concernées et devraient également avoir des répercussions importantes sur l’ensemble de l’économie. De plus, le climat d’incertitude durable freine la conjoncture.
À la lumière de ce qui précède, la Suisse devrait connaître une croissance économique très faible au 2e semestre 2025, en particulier en ce qui concerne les exportations de marchandises. Les données récemment révisées du PIB indiquent néanmoins une dynamique un peu plus forte au 1er semestre qu’estimée précédemment. Dans l’ensemble, le groupe d’experts maintient ses prévisions de croissance à 1,3% pour 2025.
En 2026, tant les exportations que les investissements en biens d’équipement devraient afficher une évolution plus faible que prévu. Le groupe d’experts revoit nettement à la baisse ses prévisions de croissance de l’économie suisse, à 0,9% (prévisions de juin : 1,2%). Ce n’est que dans le courant de l’année que la croissance mondiale devrait accélérer progressivement, soutenant ainsi l’industrie d’exportation suisse.
L’évolution économique modérée se reflète également sur le marché de l’emploi : le taux de chômage devrait grimper à 3,2% en 2026, après avoir atteint 2,9% en 2025 (prévisions inchangées)[3], tandis que l’emploi devrait connaître une progression moins forte que prévu. Le taux d’inflation devrait s’établir à 0,2% en 2025 et à 0,5% en 2026 (prévisions de juin : respectivement 0,1% et 0,5%).
Risques conjoncturels
Les incertitudes autour de la politique économique et commerciale internationale et de ses incidences macroéconomiques demeurent considérables, notamment en raison des droits de douane sectoriels annoncés par les États-Unis et l’Union européenne (UE), qui freineraient encore davantage le commerce extérieur. À l’inverse, on pourrait s’attendre à une évolution plus favorable en cas d’accord entre la Suisse et les États-Unis ou de détente sur le front de la politique commerciale internationale.
Dans l’ensemble, ce sont toutefois les risques à la baisse qui dominent actuellement. Une détérioration du contexte international ne peut être exclue. Le risque de corrections sur les marchés financiers reste élevé. De plus, les risques liés à l’endettement international, notamment des États, se sont encore accrus, et les risques bilanciels auxquels font face les institutions financières de même que ceux liés aux marchés immobiliers demeurent. Les risques géopolitiques subsistent aussi, en particulier du fait des conflits armés qui sévissent en Ukraine et au Proche-Orient. En cas de concrétisation des différents risques, il faudrait s’attendre à une nouvelle pression à la hausse sur le franc suisse.